Le 2 novembre 2017
Un téléfilm pertinent dans la lutte contre l’homophobie, parfaitement fréquentable.
- Réalisateur : Didier Bivel
- Acteurs : Barbara Schulz, Catherine Jacob, Bruno Putzulu, Patrick Timsit, Bérenger Anceaux, Jules Houplain
- Genre : Drame, LGBTQIA+, Téléfilm, Teen movie
- Nationalité : Français
- Distributeur : France 2
- Editeur vidéo : Outplay
- Durée : 1h29mn
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– Sortie DVD : 3 octobre 2017
– Diffusion télévisée : 17 mai 2017
Résumé : Nathan, seize ans, vit seul avec son père policier. Nouveau venu au lycée, il est invité à une soirée où il tombe sous le charme de Louis. Les deux jeunes garçons ne tardent pas à s’embrasser, se croyant à l’abri des regards. Mais quelqu’un les observe en cachette et publie la photo de leur baiser sur Facebook : la rumeur se répand sur le net et provoque le scandale au lycée… Comment Nathan fera-t-il face à ses camarades de lycée ? Pourra-t-il compter sur l’aide de son père ?
Critique : Auteur de Fais-moi des vacances, comédie dramatique sortie en salle en 2001, Didier Bivel était aussi connu pour ses courts-métrages et plusieurs fictions pour la télévision. Baisers cachés qui s’appuie sur un scénario efficace de Jérôme Larcher, avait été diffusé sur France 2 en mai 2017. L’audience du téléfilm avait été importante et ce récit des amours contrariés de deux lycéens, sur fond d’homophobie, avait particulièrement ému les téléspectateurs. La trame narrative, limpide et linéaire (malgré trois flash-back qui reviennent sur la boum par laquelle le scandale arrive), est structurée de façon à faciliter l’identification du public aux personnages. Le père policier de Nathan (Patrick Timsit), d’abord surpris par l’homosexualité de son fils, puis prêt à tout pour lui venir en aide, ou la mère de Louis (Barbara Schulz) se détachant des préjugés de son médecin d’époux (Bruno Putzulu), représentent des figures bienveillantes qui finissent par dépasser leurs idées reçues pour devenir tolérants, au nom de leur amour parental.
- Copyright Jean-Philippe Baltel / Pro-Fun
D’autres personnages présentent des types moins contrastés, du professeur d’anglais hétérosexuel s’engageant avec humanisme dans une lutte contre toutes les discriminations, aux nombreux rôles d’adultes ou d’adolescents étriqués et rigides, en passant par le proviseur pas particulièrement antipathique mais ne souhaitant surtout pas faire de vagues, en bon adepte de la politique de l’autruche. Bien servie par une musique romanesque de François-Eudes Chanfrault, l’œuvre dégage une charge émotionnelle réelle, sans tomber dans la lourdeur mélodramatique, et coche toutes les cases du bon film à thèse, ni excessivement démonstratif, ni manipulateur. Quant aux deux jeunes acteurs, Bérenger Anceaux et Jules Houplain, ils sont de vraies révélations et mériteraient de poursuivre une carrière au cinéma.
- Copyright Jean-Philippe Baltel / Pro-Fun
On regrettera toutefois un ton un peu lisse, des invraisemblances gênantes (Catherine Jacob embrassant sa compagne sous le regard de lycéens hilares), et une paranoïa ambiante, comme si l’action se déroulait trente ou quarante ans plus tôt, à une époque où l’homosexualité était davantage stigmatisée. Concernant le thème du harcèlement scolaire, il est permis de préférer le troublant Después de Lucia de Michel Franco. Quant à la découverte de leur homosexualité par des jeunes gens, elle avait été traitée avec plus de profondeur par André Téchiné dans Les Roseaux sauvages ou Quand on a 17 ans, coécrit avec Céline Sciamma. Reste que Baisers cachés s’avère hautement recommandable. L’éditeur Outplay en propose une sortie DVD le 3 octobre 2017. Souhaitons que cela élargisse encore le public de ce téléfilm. Il mériterait en particulier une diffusion dans les établissements scolaires et autres structures éducatives ou associatives, dans le cadre de la lutte contre l’homophobie qui, elle, reste toujours d’actualité.
LE DVD
Edition simple d’une œuvre télévisuelle et pédagogique qui ne démérite pas.
Les suppléments :
Une dizaine de minutes sur la genèse du projet et ses revendications pédagogiques.
L’image :
Contrastée, colorée, sans défaut majeur.
Le son :
Un Dolby Digital 2.0 qui marque les limites de certaines œuvres de télévision qui gagneraient à emprunter les chemins arrières. Cela reste très correct, toutefois dans un cadre télévisuel pur.
– Festival des créations télévisuelles de Luchon 2016 : Prix de la critique
- Copyright Outplay
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