Le 31 octobre 2017
Pascal Obispo et Christophe Barratier, s’érigent en dieux de la comédie musicale made in France. Doit-on y croire ?
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Si vous pensez qu’une comédie ayant pour objet un hypster brun connu depuis plus de 2000 ans va vous barber, alors considérez que vous aurez une vraie illumination en allant voir la comédie musicale Jésus, de Nazareth à Jérusalem. Car le show commence très fort avec l’arrivée des comédiens par la salle, jeu qui se fera tout au long de la pièce, au premier rang et au-delà de la scène. Les spectateurs font partie du show, modestes témoins de la grande histoire du fondement du catholicisme, tous projetés en l’an 33.
Jésus, après 40 jours de jeûne, entonne Danse démon, danse !, un tango entouré de femmes ondulant sur leur dos, bras retournés, femmes araignées, celles que l’on pourrait croire sorties d’un tableau de Jérôme Bosch.
Les costumes sont traditionnels, les décors authentiques, et pourtant, la mise en scène est résolument moderne : quand Pierre (Olivier Blackstone) se désespère au cours de La Ballade des pêcheurs de Tibériade et qu’on se dit que les mers étaient déjà vides à cette époque mais peut-être pas encore polluées ? Quand Marie (Anne Sila) interprète La Bienheureuse pour raconter le regard plein de mépris des gens lors de sa grossesse et qu’on se dit que le #balancetonporc existait déjà ! Quand Ponce Pilate (Solal) gronde Dieux contre Dieu et que cela nous ramène aux guerres de religion de notre siècle... Quand Jésus (Mike Marry) fait table rase des étals du marché du temple pour manifester son mécontentement face à la commercialisation et au détournement de la religion et qu’on pense à Lourdes… Quand le Nazaréen rencontre Marie-Madeleine (Crys Nammour) pour la première fois et qu’on a envie de voir en lui le premier féministe de tous les temps…
- Photo : Philippe Mazzoni
Les tubes s’enchaînent, on fond à l’écoute des airs orientaux autant que ceux joués à l’orchestre ou en formation plus restreinte. La patte d’Obispo va rassembler de nouveaux apôtres parmi ses fans, même les plus athées !
Ce show plein de tolérance et de partage, vous donnera presque envie de baiser les pieds de l’équipe qui a travaillé sur ce magnifique spectacle, dont les éclairages, l’ambiance et les couleurs mettent parfaitement en valeur le jeu de la troupe.
Un petit bémol cependant pour Olivier Blackstone (Pierre) maladroit dans son jeu d’acteur mais excellent chanteur et que celui qui est déjà monté sur scène lui jette la première pierre !
- Photo : Philippe Mazzoni
Autre problème : nous connaissons tous la triste et rude fin de l’histoire - âmes sensibles s’abstenir : Jésus fait son chemin de croix en remontant dans la salle au niveau de la porte D (ça peut vous aider à choisir vos places).
- Photo : Philippe Mazzoni
… mais avec Jésus, de Nazareth à Jérusalem à l’immense message d’espoir, d’amour et de joie, c’est à vous, Pascal Obispo et Chistophe Barratier, qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire des comédies musicales en langues françaises réussies, pour les siècles des siècles, amen !
Au Palais des Sports de Paris à partir du 17 octobre et en tournée dans toute la France et en Belgique en 2018
Livret et mise en scène : Christophe Barratier
Mise en musique : Pascal Obispo
Textes : Didier Golemanas et Pierre-yves Lebert
Avec :
Mike Massy (Jésus)
Anne Sila (Marie)
Grégory Deck (Jean)
Clément Verzi (Judah)
Olivier Blackstone (Pierre)
Crys Nammour (Marie-Madeleine)
Solal (Ponce Pilate)
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