Le 16 août 2018
- Série : Cowboy Bebop
- Famille : Manga
- Festival : Japan Expo 2018
En 2018, pour la Japan Expo, c’est le 19ème impact ! Et histoire d’enchaîner dans les chiffres, 18, 19 donc 20 ! Vous comprenez qu’il est totalement logique que ce soit l’occasion de fêter les 20 ans de Cowboy Bebop au 19ème impact de Japan Expo 2018 !
Résumé : L’occasion de parler des vingt ans de l’anime Cowboy Bebop produit par le studio Sunrise en 1998.
Bon, par d’autres raisonnements plus fallacieux, vous pourriez dire que cette série d’animation ayant été diffusée en 1998, il était normal qu’en 2018 on fête ses 20 ans. En outre, étant donné que cette série est japonaise, quel meilleur endroit pour cet anniversaire que la Japan Expo.
Oui, peut-être, mais vous ne tenez pas compte dans ce raisonnement de la conjonction astrale du 18, 19 et 20.
Enfin passons. Cow-boy Bebop, voici une série originale. Comprenez original dans plusieurs sens. Tout d’abord, le parcours classique est souvent la parution d’un manga donnant l’idée à quelqu’un d’en faire une série animée et la machine se lance.
Là, il n’y a pas de manga au départ. L’anime est donc une œuvre originale et non une adaptation. Le manga cowboy bebop n’est d’ailleurs pas une adaptation de l’anime, mais bien une extension. Car il met en scène d’autres personnages dans d’autres aventures que celles de la série. Et pan, voilà une œuvre transmédia ! L’histoire commence à l’écran et se continue dans les pages.
Et une série originale donc, car Cowboy bebop nous mélange des genres pour arriver à une belle synthèse de style. Le titre nous informe tout de suite sur un point, enfin, plutôt deux, le western et le jazz.
L’ambiance western est frappante et tire plus vers Sergio Leone dans la mise en scène et les pauses contemplatives qui traversent des scènes d’action plus rapides que l’éclair.
Le bebop est présent dans la musique, ne fut-ce que celle du générique, composée (ainsi que les autres titres) par Yoko Kanno.
Cette série se passe en 2071, d’une galaxie à l’autre, nous suivons un groupe de chasseurs de primes tachant de gagner un peu d’argent au quotidien. Missions ratées, chasses imprévues, les épisodes se suivent et comme une mélodie de Jazz, semblent se ressembler sans se ressembler.
Le petit groupe composé de Spike, Jet, Faye, Ed et... du chien sur-intelligent sillonne l’espace, se dispute, se sépare, se retrouve au hasard des planètes. Parfois, le passé de l’un ressurgit éclaboussant les autres. D’autres fois, c’est le monde qui les entoure qui dévoile ses errements et ses erreurs.
Chacun a donc son histoire dans un monde riche.
Vous en dire plus ? Allons, tout ce que vous avez à faire maintenant, c’est d’aller regarder les vingt-six épisodes que comprend cette série. Et optionnellement le film.
Outre des projections proposées à la Japan, vous vous doutez bien qu’il en fallait plus pour marquer le coup. Et nous avons été servis.
Samedi matin, à 11h30 nous pouvions voir en face de nous Shin’ichiro Watanabe, qui a réalisé la série. A ses côtés, Shin Sasaki, mais aussi Masahiko Minami, le producteur pour le studio Sunrise. Sans oublier Keiko Nobunoto, la scénariste. Et pour la partie française, Carlo Lévi qui a distribué le film en Europe, Thierry Kazakian, directeur artistique du doublage, Yann Pichon et Bérangère Jean, respectivement voix française de Spike et Faye.
Voilà une photo de tout ce beau monde :
Alors oui, pour ces 20 ans, forcément, les photos étaient interdites. Pourquoi ?
Mais ne vous inquiétez pas, nous avons une surprise pour vous si vous avez raté cette conférence. Continuez donc la lecture.
En effet, quelques heures plus tard, sur une autre scène, devaient être montrés les résultats du vote des internautes pour désigner leur épisode favori de la série !
Et saviez-vous qui était présent ? Au hasard :
Shin’ichiro Watanabe, qui a réalisé la série. A ses côtés, Shin Sasaki, Masahiko Minami, le producteur de cette série pour le studio Sunrise. Sans oublier Keiko Nobunoto, la scénariste. Mais aussi ce coup-ci Toshihiro Kawamoto , le character design et Kimitoshi Yamane le mecha designer !
Shin Sasaki et Kimitoshi Yamane
Et là, il n’était pas interdit de prendre des photos ! En plus d’un double échange avec ces créatifs de tout poil, vous aurez donc bien des photos du passage de l’équipe japonaise à la Japan Expo ! L’équipe Française n’étant pas là la deuxième fois, nous n’avons pu les numérimmortaliser – comprendre immortaliser sur le numérique de notre appareil photo -.
Tout ce beau monde était bien surpris et heureux de pouvoir être en France à la Japan Expo vingt ans après pour fêter l’anniversaire de la série.
Certains étaient même surpris de voir dans la salle des gens qui n’étaient pas nés quand la série est sortie. (D’ailleurs, si vous calculez bien, la Japan Expo n’était pas née non plus à cette époque...)
c’est Masahiko Minami qui explique qu’ils ont eu séparément l’occasion de retravailler ensemble sur d’autres projets, mais c’est la première fois qu’ils se retrouvaient tous ensemble, et s’ils avaient su que ce serait à Paris ! Pour d’autres, comme la scénariste Keiko Nabunoto, il s’agissait de sa première venue en France.
Mais rentrons dans le vif du sujet avec tout un tas de petites infos croustillantes sur la série.
Saviez-vous que l’idée de la série venait d’une proposition de Bandaï qui voulait qu’un anime soit produit permettant de vendre des maquettes de vaisseaux spatiaux en produits dérivés ?
Kimitoshi Yamane, le designer des vaisseaux spatiaux, celui qui allait dessiner les engins inspirant les maquettes Bandaï...
Et Shin Sasaki explique qu’ils se sont dit chez Sunrise qu’il fallait faire une série sortant des sentiers battus. Ils ne se sont pas mis la pression et au final, ont été étonné du succès de la série à l’étranger.
Les réunions de travail se passaient dans une ambiance détendue où on parlait de tout et de rien, et de là naissait la base des histoires de chaque épisode. Keiko Nabunoto voyait avec Shin’ichiro Watanabe les concepts généraux des épisodes et les concrétisait ensuite.
Keiko Nabunoto et Toshihiro Kawamoto. Au milieu, le traducteur...
Lors du travail sur la série, le marketing n’était pas de mise et du coup, l’univers et les scénarios originaux ont pu se développer sans aucune contrainte. Tenu par le budget et les délais, certes mais sans autre influence extérieure. Pour la plus grande joie de Shin’ichiro Watanabe.
L’épisode cinq a été un gros retournement. Jusque là, Toshihiro Kawamoto pensait avoir tout compris, il développait des personnages pour une série SF plutôt cool. Et avec cet épisode Ballad of Fallen Angels, il s’est rendu compte que c’était bien plus que ça. Il a fallu reconsidérer la série ; c’est la première fois que Spike, à l’écran, a des expressions plus dures.
Shin’ichiro Watanabe, le réalisateur de la série
Shin’ichiro Watanabe ajoute qu’une rumeur court dans tous les studios. Les fans regardent une série jusqu’au cinquième épisode et tout se joue là ; si ça ne les intéresse pas, c’est là qu’ils décrochent. Alors le réalisateur a décidé de tout jouer sur cet épisode, craignant cette rumeur !
Le dernier épisode intitulé « The Real folkBlues, part 2 » a été pris en charge par la scénariste Keiko Nobunoto. Elle raconte que ce fut une production très difficile. L’écriture aussi. C’est en écoutant les différentes compositions de Yoko Kanno que la fin lui est venue. Et tout s’est enchaîné.
Quand elle voit des images sur grand écran de cet épisode, l’émotion l’envahit et les larmes lui montent aux yeux. Souvenir...
L’émotion de Keiko Nabunoto lors de la projection des images du dernier épisode de la série
Pour la France, Carlo Lévi raconte qu’il a reçu un beau jour une cassette VHS et découvert ainsi Cowboy Bebop. Il craque et envoie un fax à Sunrise pour demander la série. La aussi, tout s’est enchaîné. D’abord mille VHS en VOST. Puis la diffusion avec Canal plus. Et la série a trouvé tout de suite son public.
Thierry Kazakian avait déjà travaillé sur la série Visions of Escaflowne avec une bonne équipe. Pourquoi la changer ? Bérangère Jean avait une voix dégageant énergie et naïveté qui marchait pour Faye et Yann Pichon avait l’attitude classe en studio qui faisait penser à Spike !
Bérangère Jean venait à ce moment du monde de la mode et de l’image, et elle passait au son ! Le travail s’est bien déroulé avec Thierry Kazakian et le reste des doubleurs. Aujourd’hui encore, elle croise des gens qui reconnaissent sa voix par rapport à Cowboy Bebop, alors qu’elle a enchaîné avec d’autres séries jusqu’à aujourd’hui, où elle fait une voix dans l’Attaque des Titans.
Yann Pichon rit beaucoup, quand il découvre que c’est pour sa dégaine et son attitude qu’il a été pris pour Spike, et il ajoute qu’il sentait que quelque chose se passait. Ce fut un travail passionnant. La musique les a aidé à s’immerger dans leur personnage. Ainsi que l’attitude à l’écran des protagonistes.
Masahiko Minami et Shin’ichiro Watanabe.Et au milieu, un autre traducteur...
Des partenariats avec Netflix se mettent aujourd’hui en place. Masahiko Minami explique que son travail consiste à mettre en contact des gens différents pour créer des choses nouvelles, faire émerger des talents. Il pense que la collaboration avec Netflix peut apporter ce type de renouveau.
Et pour conclure, voici la liste des dix épisodes préférés des Français :
et le trio de tête :
3 : Episode 5 : « Balad of Fallen Angels »
2 : Episode 26 :« The Real folkBlues, part 2 »
1 : Episode 20 : « Pierrot le fou »
Cela ne surprend pas Shin’ichiro Watanabe car cet épisode, par son titre, est un clin d’œil à Jean-Luc Godard mais il s’est beaucoup inspiré du cinéma français pour le réaliser et pas uniquement de celui de Godard.
Et la rencontre se finit sur la projection de Pierrot le fou, avec la phrase culte qui conclut chaque épisode de la série :
See you Space Cowboys
Photos : David Neau
Le cinéma Max Linder Panorama organise, le 29 septembre, une nuit Cowboy Bepop pour fêter les 20 ans de la série : https://www.facebook.com/events/508...
Galerie Photos
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