Interview Philippe Charlot, Alexis Chabert pour Bourbon Street T1

Ça commence comme un solo de trompette. Celle de Louis ? Celle de Cornelius ? Est-ce un duo ? Tu es intrigué ami lecteur devant cette foultitude de questions sans réponse… N’aie crainte, car aujourd’hui je rencontre le duo qui officie dans Bourbon Street, messieurs Charlot et Chabert.

Bonjour !

Bonjour Bédéo

Quel a été le point de départ de cet album ?

P.Charlot : Parler du milieu du jazz mais du point de vue des musiciens, sans le côté strass et paillettes. Parler de leur quotidien, oublier un peu ceux qui font ou qui ont fait d’énormes tournées en France comme Miles Davis ou Diana Krall. Parler des plus modestes, je n’ai pas dit moins talentueux, juste plus modestes. Je suis moi-même l’un d’entre eux.
Et tout cela par le biais d’un narrateur le plus original possible, le fantôme de Louis Armstrong me semblait une bonne idée. Il serait le témoin des aventures de ses anciens collègues

A. Chabert : Moi au départ ça me disait trop rien : beaucoup de travail !! (Rires…)Et puis j’ai réfléchi et j’ai dit oui. Ceci dit cela représente une activité énorme : beaucoup de personnages avec beaucoup de psychologies différentes. Il m’a fallu les apprivoiser. Sans parler de la Nouvelle Orléans où je n’ai jamais mis les pieds : gros boulot à partir de photos.
Et puis LES instruments de musique qu’il a fallu rendre crédibles, changer mon trait.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Par le biais de notre éditeur, nous ne nous connaissions pas avant et là cela doit être la 3ème fois que nous nous voyons ?
Nous avons travaillé par mails interposés, beaucoup par téléphone mais sans intervenir sur le travail de l’autre. Nous nous sommes vraiment bien entendu, un vrai travail d’équipe. Nous avons respecté le travail de l’autre.

Gershwin a dit « la vie c’est comme le jazz, c’est mieux quand on improvise ». Avez-vous improvisé pour cet album ?

Charlot : Dans la vie et la musique, il y une improvisation nécessaire et salutaire. Mais dans le travail c’est presque impossible .Sur cet album, il n’y a pas eu d’impro sur le scénario, il est très écrit du début à la fin.

Chabert : Je suis d’accord, on ne peut pas improviser dans le travail et d’autant plus sur cet album qui a demandé vraiment beaucoup de travail.

S’il y avait une bande son à cet album, quelle serait-elle ?

Charlot : il y a une bande annonce pour l’album et je tenais au morceau « Do you know what it means to miss New Orleans ? » mais pour des problèmes de droit, c’était un peu compliqué, aussi ai-je réécrit une chanson s’en inspirant et c’est moi qui l’interprète avec des amis pour cette bande annonce. Voilà pour répondre à la question

Chabert : Cet album, je l’ai dessiné en grande partie à Paris et à Paris on capte bien FIP. C’est une radio idéale pour s’imprégner de la musique. Mais comme le rappelle Philippe (Charlot) s’il y a trop de musique, je ne me concentre pas sur mon travail.

Qui est le modèle pour Angelina ?

Chabert : Je trouve que c’est mon personnage le moins réussi, je ne suis pas parvenu à lui trouver un trait vraiment caractéristique.

Charlot : Dans ma tête, je la voyais blonde

Chabert : et moi plus brune piquante, style latino.

Charlot : finalement, elle est rousse telle que notre coloriste Sébastien Bouet l’a imaginé et ça fonctionne très très bien.

En effet, ami lecteur, ça fonctionne très très bien, d’ailleurs, c’est un très très bon album avec une couv’ superbe, imaginée par Laurent Hirn et dessinée par Monsieur Chabert.
Si tu veux en savoir plus, cours vite chez ton libraire préféré acheter Bourbon Street , le premier album d’une collection qui aura toujours "Satchmo" comme fil conducteur. Par ailleurs tu y découvriras un cahier graphique commenté par nos auteurs.

Tu es encore là ? Cours te dis-je et n’oublie pas, souris c’est de la Bd !