Le 9 novembre 2024
- Réalisateur : Nicolas Benamou
- Acteurs : Gérard Jugnot, Claudia Bacos, Orféo Campanella, François Bureloup
- Distributeur : Moonlight Distribution
– Sortie en salle : 13 novembre 2024
À l’occasion de deux avant-premières de la comédie On aurait dû aller en Grèce à Dijon (cinéma Olympia et cinéma Pathé Cap-Vert), le mardi 5 octobre 2024, aVoir-aLire a pu assister à une conférence de presse donnée par l’équipe du film dont le réalisateur Nicolas Benamou et l’acteur Gérard Jugnot.
Résumé : .
aVoir-aLire : Nicolas Benamou, vous êtes le réalisateur d’On aurait dû aller en Grèce, qui sera présenté ce soir dans les différents cinémas. Alors, on vous connaît déjà un petit peu puisque vous êtes à l’origine de Babysitting et d’autres films aussi bien connus. Vous êtes dans le secteur depuis très longtemps. Alors, ce film ?
Nicloas Benamou : Alors, ce film, déjà, on l’aime beaucoup. Ce film est un film corse, mais pas que. C’est un film avant tout sur l’histoire d’une famille. Une famille qui n’a pas envie d’être en Corse cet été-là, qui est assez dysfonctionnelle et qui, tout en créant un chaos gigantesque pendant cette semaine de vacances, va se retrouver, se ressouder. Donc, c’est avant tout l’histoire d’une famille. Et avec la Corse en toile de fond et tous les clichés qu’on peut connaître mais qu’on détourne au sujet des Corses.
Gérard Jugnot : Le scénario a été écrit par des Corses. C’est vrai qu’on joue sur les clichés, on joue sur les préjugés, mais comme on jouerait sur les préjugés ou les clichés du Français moyen. Il y a une autodérision de la part de ces gens-là qui sont des gens très vrais.
aVoir-aLire : Pourquoi vous avez choisi en particulier la Corse ? Parce que ce sont des Corses qui ont écrit le film ?
Nicolas Banamou : Ce sont les Corses qui nous ont choisis à vrai dire parce que si on regarde un petit peu l’origine de l’histoire, elle a été écrite par des scénaristes corses. La majorité du casting est corse. La majorité des techniciens qui ont tourné le film est corse. Donc en fait, c’est nous qui avons été autorisés par les Corses à venir mettre en scène cette ravissante histoire.
Gérard Jugnot : Vous savez, moi je suis dans le Var et le Var, c’est la Corse qui est détachée. Donc moi j’habite en Corse, sauf que c’est la partie qui est restée en France. Enfin, sur le continent.
Nicolas Benamou : Et depuis quelque temps, on se rend compte qu’il n’y a pas que des flics en Corse, il y a quand même pas mal de comédiens.
Gérard Jugnot : En plus il y a maintenant une vraie école de comédie en Corse avec des films comme Le clan pour citer un exemple. Et là, ça s’inscrit là-dedans. Sauf que là, c’est davantage un truc... continental en Corse. C’est moins insulaire. C’est ça qui me plaît, moi, dans le film. C’est vrai qu’il y a à la fois la Corse mais c’est vrai qu’il y aussi cette famille dysfonctionnelle, comme tu disais, où tout va mal. Enfin, c’est un passeport pour la comédie.
aVoir-aLire : Une famille qui va mal, des gens qui vont mal et qui mettent les pieds dans un endroit où il ne fallait pas. C’est toujours assez joyeux. Et à partir de quoi acceptez-vous le rôle ?
Gérard Jugnot : Ben, quand je lis le scénario et que je trouve cela amusant Et puis, le fait de retrouver Nicolas me rassurait parce que les metteurs en scène de comédie en France ne sont pas si nombreux. Il y a beaucoup de grands réalisateurs qui font des très beaux films mais assez peu qui font de la comédie.
aVoir-aLire : C’est dur de faire justement une comédie, une bonne comédie, trouver les bons ingrédients ? Je pose la question à tous les deux ?
Nicoas Benamou : Ce n’est pas une façon de s’attirer les honneurs de qui que ce soit. C’est une réalité technique puisque c’est très technique, le rire, en fait. C’est une histoire de rythme, c’est une histoire de ton, c’est une histoire de jeu aussi parce que ça se fait sérieusement contrairement aussi à ce que l’on peut croire. Je ne dirais pas que c’est difficile. Transplanter un cœur, c’est difficile.
Gérard Jugnot : La comédie n’existe pas à l’état brut. Le drame existe. Vous regardez les journaux, le drame existe, il est là. Alors que la comédie, il y a besoin de transformer cette réalité. Et c’est là où c’est le plus compliqué. Mais c’est assez fascinant parce que, comme tu disais, ça nécessite une technique. Ce n’est pas évident, pas inné. On est une espèce d’orpailleur. On transforme la merde en rire. Le malheur en rire. C’est vrai, c’est assez tordu, d’ailleurs. Parce que, parfois, on se dit, s’il n’y avait pas eu la Seconde guerre mondiale, il n’y aurait pas eu la guerre à l’Allemagne nazie, il n’y aurait pas La Grande vadrouille, il n’y aurait pas eu La Vie est belle, il n’y aurait pas n’y aurait pas eu Monsieur Batignole. Alors, on va pas remercier Adolf Hitler mais c’est quand même très curieux. Mais si on avait pu éviter cette page sombre de l’histoire, ça aurait été meilleur pour l’humanité quand même.
aVoir-aLire : Ce réflexe, vous l’avez depuis très longtemps ou vous l’avez découvert, par exemple en étant avec les artistes du Splendid ? Il y a une mécanique qui s’est mise en route ou vous aviez déjà cela en vous ?
Gérard Jugnot : Il y a un truc très, très tordu, d’être attiré par le malheur et d’être angoissé par ça et de se libérer de cela en essayant de tout transformer en rire et en plaisir, ce qui est assez curieux.
Nicolas Benamou : C’est une façon de recycler le malheur du monde, la comédie. C’est une façon de ne pas sombrer dans la sinistrose.
aVoir-aLire : Alors, vous êtes entouré, en plus, de charmants enfants ce soir... Allez, dîtes-nous un petit mot, puis on leur passera la parole. On va commencer par Claudia qui est la seule présence féminine aujourd’hui. Alors, Claudia Bacos, parlez-nous de vous. Comment Orféo Campanna et vous êtes-vous arrivés sur le film ? Comment est Gérard Jugnot sur un plateau ?
Claudia Bacos : Nous, on est arrivé sur le film avec Orféo à la dernière minute. C’est-à-dire qu’il y avait déjà une distribution de faite avec les acteurs principaux de ce projet et Nicolas a demandé à un directeur de casting de trouver les enfants. Deux semaines avant le tournage, je lis le scénario. J’ai passé les essais un jeudi en fin de journée. Le lendemain matin, j’ai Nicolas Benhamou qui m’appelle et me dit : bienvenue dans l’équipe, fais tes valises, on part dans qui quinze jours. C’est extrêmement rare qu’on passe un casting et que déjà on soit validé en quinze jours, encore moins en vingt-quatre heures, et qu’on parte deux ou trois semaines après pour tourner. Et pour ce qui est de tourner avec Gérard Jugnot, C’est une chance inouïe. Vraiment, Gérard est quelqu’un d’extrêmement bienveillant, et d’extrêmement généreux dans le travail, et donc c’était une vraie joie.
aVoir-aLire : Qu’est-ce qui vous a plu dans le rôle ?
Claudia Bacos : Ce qui m’a plu dans le personnage d’Anne-Sophie, c’est sa force de caractère. Elle est du genre à ne pas se laisser embêter. Elle apparaît un peu négociatrice décomplexée avec le GIGN. On ne peut pas dire, mais c’est quand même Anne-Sophie, le cerveau du groupe.
Gérard Jugnot : Ce qu’il faut dire, c’est que dans cette histoire, cette aventure, les choses vont s’arranger à cause de ce drame. Lui (Emmanuel), il va peut-être s’exprimer, me faire comprendre qu’il ne veut pas être gynéco. Elle (Anne-Sophie), elle va devenir une vraie avocate, alors qu’elle était débutante. Je vais peut-être comprendre qu’il faudrait que je me comporte autrement avec ma femme sinon elle va finir alcoolique. Les choses avancent. Les Corses aussi, pour eux ? les choses se passent bien.
aVoir-aLire : C’est la première fois que vous incarniez un gynéco ?
Gérard Jugnot : Oui, j’ai joué un charcutier une fois. Ce n’est pas loin, c’est la même avance. Là, je fais un curé. J’ai incarné un rabbin il n’y a pas longtemps. J’adore faire des choses très différentes. Bon, jai assez parlé. ll y a un autre enfant, c’est Orféo. On va lui laisser la parole.
aVoir-aLire : Expliquez-nous votre arrivée sur le film.
Orféo Capanella : Moi, c’est un peu similaire à Claudia. Le directeur de casting m’a appelé. Il m’a envoyé un mail avec le scénario en me disant que qu’un casting allait suivre dans la foulée. Je me suis dit que je voulais la voir. La scène de casting, c’était une des scènes assez importantes pour mon personnage de révélation. J’ai d’ailleurs passé le casting avec Claudia. Ça s’était trop bien passé. Nicolas m’appelle, tout comme Claudia, en me disant qu’on m’embarque et en me souhaitant la bienvenue dans l’équipe. C’était super. On est arrivé en Corse. Comme disait Claudia, le côté insulaire a beaucoup aidé à la troupe. On était dans une maison. On a quasiment tourné en huis clos.
aVoir-aLire : On a l’impression que c’est un plateau d’ingérables d’acteurs. Comment cela se passe avec Virginie Hocq, Élie Simoun et bien d’autres ?
Nicolas Benamou : Comment on gère tout ce monde ? Le terme impression est bon parce que c’est là tout le talent que ces acteurs portent en eux. Ils ne le sont pas, ils sont au service du film. Dès qu’on dit coupez, on n’est plus du tout dans la même dynamique. On est à l’écoute et on tire dans le même sens. Ils interprètent magnifiquement leur rôle. On a tourné ce film en un mois. Ce qui peut paraître peu pour certains projets. Mais c’était possible parce qu’on avait des acteurs de ce niveau. Ils étaient vraiment très concentrés et très impliqués.
aVoir-aLire : On a quelqu’un d’autre avec nous. Vous pouvez vous présenter ?
Réponse de l’intéressé : Je m’appelle François Bureloup. Je n’ai pas passé le casting. Peut-être que j’aurais dû. C’est Nicolas Benamou qui m’a appelé et qui m’a proposé le rôle. On s’était déjà rencontré sur Les Caïras. C’est est une comédie formidable qu’il a coréalisée. On s’est très bien entendu. Je crois qu’on rit des bonnes choses. On a ce sens, un peu comme disait Gérard. On a l’acuité visuelle qui fait qu’on tourne tout en dérision, à l’absurde, au loufoque. Pour le personnage, c’est toujours très agréable de jouer des gars un peu bas de plafond. C’est très drôle parce qu’il est sûr de son fait. Dès qu’il entend Campana, il se demande quel est cet accent. On se dit qu’il n’est pas très loquace. Très vite, il va être dépassé par les événements. Je trouve cela génial. De jouer au premier degré un gars qui a déjà le casque à moitié de traviole sur le visage, c’est très drôle. Il y avait une très belle ambiance. Ça va très vite. La comédie, c’est une histoire de rythme. C’est très agréable de travailler dans ces conditions. La Corse est un décor naturel extraordinaire. Avoir un chef du GIGN qui ressemble à Obélix. Il y avait beaucoup de fluidité sur le tournage. Le plaisir qu’on a pris à tous ensemble à tourner nous apparente à une troupe de théâtre où chacun a sa partition. C’est très jouissif à voir en tant que spectateur. J’ai l’impression que dans les salles où on est allé, les gens riaient fort.
aVoir-aLire : Cette bonne humeur que vous témoignez ici, qu’on voit aussi dans le bêtisier à la fin, elle se ressent naturellement dans le film. On a ce sentiment-là que vous êtes une bande de copains. C’est aussi votre ressenti ?
Claudia Bacos : L’alchimie était au rendez-vous. L’énergie infusée et qui se ressent avec le film dépendait du réalisateur, de Gérard et Virginie qui sont quand même les pièces maîtresses du projet. Et aussi de la part de tous les techniciens qui ont travaillé six jours sur sept sans relâche pour faire en sorte qu’on puisse travailler dans les meilleures conditions. Tout le monde s’est donné cœur et âme dans la joie pour qu’on arrive à faire ce film et qu’on puisse faire rire les spectateurs.
aVoir-aLire : Orféo, Votre scène culte du film, enfin la vôtre, c’est celle où vous assumez que vous faîtes le transformiste quand vous apparaissez tout d’un coup et que ça fait beaucoup rire. Ce n’est pas dramatique mais il y a une tension et tout d’un coup vous apparaissez. On bascule dans le comique très rapidement.
Orféo Campanella : Génial, merci. C’est vraiment totalement inattendu. C’est cela que je trouve auss très cool dans la comédie en tant que spectateur. C’est quand elle est faite parfois avec premier degré. Parfois elle est assez drôle et parfois même absurde.
aVoir-aLire : Quels sont les premiers retours sur le film actuellement en pleine promotion ?
Gérard Jugnot : Pour l’instant cela se passe très bien. On est très contents. Notamment chez les enfants. Chez les jeunes et les enfants. La semaine dernière, c’était les vacances. Il y avait pas mal de monde. On était assez étonnés. Le public se marrait beaucoup. C’est une comédie familiale très efficace.
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