Le 12 décembre 2024
- Acteur : Christophe Paou
- Distributeur : JHR Films
- Festival : Festival de Cannes 2024
Christophe Paou est à l’affiche de Fotogenico de Marcia Romano et Benoît Sabatier. Une plongée colorée et hallucinée dans une Marseille interlope trop peu montrée à l’écran
Il est de ces acteurs que l’on croise dans des rôles mémorables sans toujours retenir leur nom. Christophe Paou, habitué à brûler les planches de théâtre depuis deux décennies, est également un visage bien connu des cinéphiles depuis son rôle dans L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie.
Cette semaine, c’est dans Fotogenico - et un slip rouge du plus bel effet - qu’on le retrouve, impérial. Une plongée colorée et hallucinée dans une Marseille interlope trop peu montrée à l’écran, signée Marcia Romano et Benoît Sabatier.
Le personnage que vous jouez, Raoul, est assez décalé, à contretemps – voire à contre-courant. A-t-il été difficile de trouver la juste façon de le jouer ?
Ça n’a pas été facile… mais pas particulièrement difficile non plus ! Ce que je veux dire, c’est que Marcia et Benoît avaient tellement bien écrit le rôle que j’ai pu me reposer là-dessus. Bien écrit du point de vue de la comédie, d’abord, mais même dans la philosophie du personnage, puisqu’il a une vraie densité. Cette densité était très porteuse pour moi.
Ce qui était assez délicat, c’était que le rôle se plaçait dans un registre tragicomique, car Fotogenico est drôle à partir de situations graves. Donc il fallait partir de cette densité pour aller vers quelque chose de plus contenu. Pour bien arriver à cela, j’en ai beaucoup parlé avec les réalisateurs mais, là encore, puisque le rôle était bien écrit, c’était plus facile pour moi.
Le personnage a également un style vestimentaire, une apparence assez particulière (lorsqu’il est habillé, tout du moins), qui colle à l’univers assez unique du film. Cet aspect esthétique vous aide à trouver la façon dont vous jouerez le rôle ?
Cela peut être un plus, oui. Mais, personnellement, je m’attache plutôt aux situations dans lesquelles se trouvera le personnage. À un moment, on avait même évoqué avec les cinéastes que le personnage soit habillé en costume-cravate, et ça n’aurait pas radicalement changé le personnage.
Vous parliez du travail avec Marcia Romano et Benoît Sabatier. Lorsque vous tournez avec eux, avec les frères Larrieu ou Jean-Christophe Meurisse, la façon de faire est nécessairement différente ?
Oui, car chaque cinéaste est différent, et a son univers qui lui est propre. À chaque fois, c’est comme un groupe qui accorderait à nouveau ses instruments. C’est quelque chose comme ça. Et puis, lorsqu’on est choisi par un réalisateur, c’est forcément qu’il y a des accointances, et travailler ensemble n’est souvent pas compliqué. Cela a pu m’arriver, mais en général, cet « accord » se fait assez rapidement, en partant du scénario.
- Christophe Paou
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Vous avez également réalisé plusieurs courts-métrages. Cela vous aide à mieux comprendre les intentions des réalisateurs, d’être passé de l’autre côté de la caméra ?
Ce sont deux courts-métrages que j’ai réalisés, il y a longtemps, en école de cinéma… Cela dit, j’aime bien décortiquer le scénario, me mettre un peu à la place de celui qui l’a écrit. Certains très bons acteurs apprécieront qu’on les guide, qu’on les place, tandis que j’aurais plutôt tendance à faire partie des « acteurs-metteurs en scène ». C’est plus fort que moi : ce n’est pas pour une question d’autorité, mais j’aime bien faire ma petite cuisine et mettre en scène à la petite échelle de mon rôle.
Dans le cas d’un personnage réel comme Arnaud Montebourg, que vous avez interprété dans La syndicaliste, la préparation est-elle différente ? Vous préfériez vous rapprocher autant que possible de lui ou au contraire en donner votre propre interprétation ?
J’ai surtout regardé des vidéos de lui pour me préparer ; à un moment, j’ai pu avoir ce fantasme de m’effacer derrière le personnage, façon Brando dans Le Parrain, de me fondre dans le personnage. Ce qui est parfois super, mais que je n’ai jamais réellement fait. Là, l’idée était de lui ressembler sans pour autant tomber dans le mimétisme.
Quels sont vos prochains projets, au cinéma ou au théâtre ?
Pour ce qui est du cinéma, je dirais que « j’attends des réponses », comme on dit souvent, mais j’attends aussi des questions. Concernant le théâtre, je suis en train de répéter une pièce qui sera jouée au festival rennais Waterproof en janvier : Cherry Collapse. Une pièce sur la collapsologie que je présenterai avec la danseuse Marine Chesnais. Je devais moi-même y danser mais je me suis blessé pendant les répétitions, j’y réciterai donc le texte.
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