Inferno - la critique + le test DVD

Les frères Pang tentent leur relecture de La Tour Infernale au soupçon de Backdraft pour un résultat embarrassant de banalité.

L’argument : Un building de 50 étages. Une simple négligence. Des milliers de personnes prises aux piège par l’incendie le plus dévastateur de la décennie. Seul rempart contre les flammes, une escouade de soldats du feu surentrainée et prête à tout pour intervenir. Objectif : sauver le maximum de vies.

Notre avis : Les frangins Pang continuent de mener leur barque à Hong-Kong après une expérience peu reluisante aux Etats-Unis (Les Messagers, suivi par le remake de leur propre Bangkok Dangerous avec Nicolas Cage). Avec Inferno, nos jumeaux hongkongais délivrent un film catastrophe qui s’inscrit dans le sillon d’œuvres telles que La Tour Infernale, Backdraft ou encore Piège de Feu. Les bases se posent en un clin d’oeil : une structure vertigineuse et un concours de circonstances malencontreux qui conduisent à un véritable charnier pyrotechnique ; il n’en fallait pas plus pour mettre en scène de courageux soldats du feu venus secourir la veuve et l’orphelin.

Sans tergiversation aucune, sur un rythme dont l’efficacité ne se dément pas, les cinéastes se prennent pourtant rapidement les pieds dans le tapis par faute de goût. La trame nous balance de l’archi conventionnel en optant pour des séquences de sauvetage rébarbatives (la scène de la grue se voit polluée par des cadrages et un montage tout deux totalement approximatifs, si bien que la sensation de vertige recherchée laisse à désirer...). Tout le long, nous devrons également subir une psychologie lourde, surlignée encore un peu plus par des scènes mélodramatiques tire-jus artificielles au possible. Le jeu d’acteur souvent grossier du casting vient lui aussi affecter le sérieux de l’ensemble (personnages féminins potiches, agents de sécurité pleurnichards...). Les deux mâles alphas, Louis Koo (pourtant très bon dans le Drug War de Johnnie To) et Ching Wan Lau (Mad Detective), censés porter le film sur leurs épaules, n’imposent pas une grande présence physique à l’écran dans des rôles de pompiers téméraires et frères en discorde.

Pour combler les lacunes, quelques effets spéciaux acceptables embrasent régulièrement le cadre mais là encore, la mise en valeur des flammes est souvent saccagée par des choix très discutables (on mentionnera tout particulièrement les ralentis poseurs et donc atroces). Les frères Pang ne nous avaient jamais vraiment convaincu jusque là et cela semble perdurer. Inferno ne parvient à aucun moment à se détacher de son statut de série B catastrophe embarrassante de banalité.

LE TEST DVD :
Voilà une édition DVD qui se montre tout à fait correcte pour profiter d’une petite série B catastrophe de la trempe d’Inferno.

Les suppléments :

On nous propose un making-of bien charpenté et dynamique de 15 minutes avec pas mal d’interventions des membres de l’équipe du film et surtout un joli concentré d’images en direct du plateau de tournage. On retrouve ensuite six featurettes décevantes qui n’apportent malheureusement rien de plus sur la conception du film, puisqu’il ne s’agit que d’une déclinaison du making-of précédent en plusieurs parties :
– filmer en 3D (2min30)
– l’action (2min30)
– le feu (2min30)
– se dépasser (2min50)
– dans l’ascenseur (2min)
– les thèmes du films (2min20)

L’image :

L’image jouit d’une excellente précision pour le support DVD. Elle nous permet d’appréhender dans de bonne conditions les scènes incendiaires aux couleurs chaudes. Les plus tatillons distingueront par moment quelques noirs un peu trop profonds, chose qui ne ternit cependant que de façon extrêmement minime le visionnage.

Le son :

Les pistes Dolby Digital 5.1 en mandarin et en version française feront crépiter avec ferveurs le son des flammes dans vos enceintes. Les nombreuses explosions apportent de la puissances et les dialogues sont toujours parfaitement audibles. La VO en mandarin est à privilégier face à un doublage VF bancal et peu naturel qui accentue les exagérations du jeu des acteurs.