In one’s last moment - La chronique BD

L’œil maudit de la mort, essence du shinigami japonais, imprègne ce one-shot quelque peu particulier. Au moment où l’on pense se diriger vers une malédiction qui va entraîner la vie du héros dans une complexité de sacrifices, dont celui de son corps, une bataille s’engage dans une autre dimension avec des anges aux allures de succubes venus chercher leur dû. La bataille durera bien toute la vie, mais celle-ci comprendra quelques ellipses assez longues. La conclusion sonne d’ailleurs comme un épilogue que l’on aurait pas bien vu arriver, tant les premières péripéties ont été narrées sans vraiment se presser, sur un rythme plutôt de tension, et non d’action. Aussi la fin aura-t-elle des allures de moment un peu bâclé, mais pour tenir le format d’un livre unique et non d’une série, il y a des expédients inévitables.

Kentaro FUKUDA / Soleil

Il faut donner du crédit à Kentaro Fukuda pour sa manière de crevasser les corps avec des fragments d’os et de crânes, donnant dès la couverture une tonalité lugubre. C’est dans ce style à la Poe, qui fait frissonner, laisse une impression bizarre au début, que se déroule l’histoire, avec des plans dramatiques et quelques démembrements impromptus pour plus d’emphase. La mort est donc omniprésente, au croisement entre le compte à rebours de Final Destination et une malédiction de type Princesse Mononoké, et les pages se composent avec un contraste entre la vie et son opposée.

Kentaro FUKUDA / Soleil

Lutte tragique, mais pas que, In one’s last moment aurait peut-être mérité d’être décliné en un ou deux tomes supplémentaires pour ne pas se finir avec ce goût de raccourci dans l’œil du lecteur, qui aura cependant apprécié l’engouement macabre de l’œuvre.