Le 4 novembre 2024
Un drame campagnard et sans pathos pour évoquer un problème de santé mentale avec un tact rarement constaté sur un tel sujet au cinéma.
- Réalisateurs : Austin Spicer - Hailey Spicer
- Acteurs : Kevin Sorbo, Corin Nemec, Daniel Roebuck, Elijah Passmore, Dean Cain, Nand Summers
- Genre : Drame, Teen movie, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Wayna Pitch
- Durée : 1h48mn
- Date de sortie : 6 novembre 2024
- Festival : Sunscreen Film Festival 2024
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Résumé : Ozzy Taylor a tout pour être heureux mais il souffre d’un trouble obsessionnel compulsif. Entouré d’amis en or et de parents aimants, il affronte son obsession du suicide avec une joie de vivre indéniable.
Critique : Si les troubles psychiatriques restent encore tabou, ils n’ont pas manqué d’inspirer le cinéma de Psychose à Fight Club, de Donnie Darko à Black Swan. Ils permettent une narration nerveuse qui donne lieu à de nombreux rebondissements. Austin et Hailey Spicer s’emparent de ce thème douloureux avec une pudeur qui fait toute la grâce de ce premier long-métrage.
Tout d’abord, ils envisagent de bâtir un récit convivial autour des joies et des peines de l’adolescence, ce passage délicat entre l’enfance et l’âge adulte, comme eux-mêmes et tant d’autres l’ont vécu. Puis, à force de fouiller le désordre de pensées parfois envahissantes inhérentes à cette période de la vie, ils s’acheminent vers un récit plus intense mais néanmoins tout en retenue.
- Copyright Wayna Pitch
Ils installent leur histoire dans un cadre bucolique, où tout n’est que verdure et apaisement. Dans cette maison isolée en pleine nature, vit une famille américaine sans histoire. Lycéen, Ozzy (Elijah Passmore) s’adonne à de nombreuses activités avec deux de ses plus fidèles amis. Il bénéfice d’une vraie belle complicité avec son père et peut compter sur l’amour indéfectible d’une mère attentionnée. Un tableau familial idéal qui va, peu à peu, s’écorner sous les coups de boutoir d’un mal insidieux. Tandis que la famille continue de vivre dans la quiétude, l’un des professeurs du jeune homme s’inquiète déjà d’étranges changements de comportement successifs et souhaiterait rencontrer le père. Mais personne n’y prend garde. En effet, ces bouleversements de la personnalité, qui consistent en une alternance d’actes accomplis inconsciemment sans possibilité de les arrêter, même s’ils sont jugés rationnellement dénués de sens ou dangereux, sont difficilement détectables. Refusant toute forme de misérabilisme, conformément à l’ironie contenue dans le choix du titre, les cinéastes privilégient les scènes de bonheur simple, d’échanges parentaux et de liens amicaux. Quand la maladie se fait plus pesante, le nid familial se resserre autour de son oisillon blessé qu’il n’est pas question d’abandonner et l’émotion, jusque là ténue, se dévoile. Des plans larges et colorés, soutenus par le rythme entraînant de la musique américaine des années 80, participent à l’ambiance de sérénité que l’adversité, qui gagne du terrain, ne parvient cependant pas à entamer totalement.
- Copyright Wayna Pitch
Enfin, l’interprétation toujours juste, donne une totale authenticité à ce récit qui se veut préventif. Elijah Passmore, dont c’est le premier rôle au cinéma, porte sur ses jeunes mais solides épaules toute l’ossature du film et offre une prestation tout à fait convaincante. Les expressions de son visage suffisent à transmettre une infinie palette de sentiments. Sa synergie avec Corin Nemec, son père de cinéma, ne fait aucun doute .
Lors de rencontres avec les spectateurs, les auteurs ont pu constater l’intérêt et l’identification de beaucoup d’entre eux au thème du film. L’occasion de rappeler combien l’art sous toutes ses formes, souvent jugé futile, peut aider à une meilleure compréhension de situations particulières.
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