Hotel Rwanda - la critique + test DVD

À travers l’itinéraire d’un authentique héros, une œuvre qui en dit long sur le génocide rwandais.

L’argument : L’histoire vraie, pendant le génocide rwandais, de Paul Rusesabagina, un hôtelier responsable du sauvetage de milliers de Rwandais.

Notre avis : Sur le papier, c’est le genre de projet qui peut laisser craindre le pire dans le registre du précipité larmoyant. Heureusement, Terry George ne cède pas à la facilité et refuse tous les pièges qui lui tombaient sous le nez : le manichéisme de bas étage et la démagogie poids lourd. A travers l’itinéraire d’un authentique héros (l’histoire vraie de Paul Rusesabagina qui sauva plus de mille Rwandais), le film décrit le chaos délétère sans céder à l’ostentation. Parallèlement, le film pose de sérieuses questions et pointe méchamment du doigt la couardise de la communauté internationale dont le silence fut motivé par des raisons peu ou prou obscures et, bien sûr, inacceptables.
Les ronchons pourront toujours avoir la désagréable impression de regarder une fiction qui n’évite pas toujours les comparaisons plombantes avec La liste de Schindler. Soit. Pourtant, malgré sa bande-son hypertrophiée et quelques maladresses formelles, Hotel Rwanda n’en reste pas moins une œuvre intense et nerveuse qui en dit long sur la situation rwandaise. L’interprétation d’ensemble, éminemment sobre (Don Cheadle, Joaquin Phoenix, Nick Nolte...), met subtilement en valeur des personnages désemparés face au désordre qui s’abat sur eux et qui ne savent pas comment répondre à la détresse des autres. Le résultat, louable et salutaire parce qu’il prolonge un débat brûlant, fait office d’œuvre de mémoire sur une terrible et récente tragédie où deux ethnies se sont battues dans l’indifférence du monde entier. Et le constat est à la fois poignant et effrayant.

Le DVD


Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Entre le making of, les commentaires audio de Don Cheadle, l’interview de Paul Rusesabagina, il y a comme un sentiment de redondance flagrant. Les informations ne sont pas inintéressantes mais souffrent de cette déclinaison répétitive. Le documentaire J’ai serré la main du Diable, bien qu’un peu larmoyant, raconte ces événements tragiques du point de vue de Roméo Dallaire, le général canadien. Les archives de ce génocide, mêlées aux souvenirs de Dallaire, laissent sincèrement le spectateur sur le carreau.

Image & son : Transfert très propre comme c’est souvent le cas chez Metropolitan avec une image presque trop belle pour le drame qu’elle décrit. Le son ne réserve aucune mauvaise surprise. Une très belle édition collector.