Le 19 décembre 2020
Hiroshige a réalisé ces cent-dix neuf estampes pour rendre hommage à un Edo qu’il aimait. Se pliant à certaines obligations éditoriales, mettant en avant quelques lieux hautement touristiques ou visités récemment par le Shogun en personne, Hiroshige casse la contrainte en choisissant des perspectives raffinées et originales.
- Auteur : Anne Sefrioui
- Editeur : Hazan
- Genre : Beaux Livres
- Nationalité : France
- Date de sortie : 21 octobre 2020
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Résumé : {Hiroshige, Cent vues célèbres d’Edo} nous fait voyager dans Edo, la capitale du Japon, en 1865. Différents sites nous sont présentées sous forme d’estampes colorées : temples, lacs, rues passantes, canaux, rivières, ponts... Autant de lieux phares à l’époque, pour la plupart aujourd’hui disparus, immortalisés dans leur aspect éphémère par un peintre de talent.
Critique : Avec ses cent vues d’Edo, Hiroshige pousse son travail d’artiste encore plus loin. Ces estampes au format portrait nous offrent des compositions surprenantes, qui ont fait la renommée de l’artiste et de ce recueil. En effet, souvent, Hiroshige place au premier plan des parties d’un tout : piliers de pont, branches d’arbre, pans de murs ou banderoles portées par des défilants, qui prennent une importance forte dans la composition. Puis, au-delà, derrière, se dessine la vue d’un site. Cela permet à l’auteur de créer de la profondeur de champ et d’offrir deux informations à lire : reconnaître le site, mais aussi reconnaître l’objet en gros plan (ce peut être également un animal, comme un aigle déployant ses ailes sur tout le haut du dessin). Cet objet, vu de manière incomplète, donne parfois son titre à l’estampe.
Au-delà de ce formidable travail de composition, le peintre dévoile un magnifique travail des couleurs. Bleu profond, vert apaisant, jaune éclatant, blanc cassé. Autant de teintes savamment étalées pour créer des nappes, mais aussi, grâce au travail de l’imprimeur et du sculpteur de la planche, des effets de dégradés totalement réussis.
Rien que dans les couleurs du ciel, au gré des peintures, nous pouvons trouver un éclatant bleu d’été, un blanc mâtiné d’orange et de marron clair, marquant l’aube douce, un noir grisé évoquant la nuit éclairée par la lune, ou un blanc immaculé pour les neiges d’hiver.
L’être humain est important dans la mise en scène de ces estampes. Présent de manière lilliputienne, dans des vues larges, il donne une idée de la vie foisonnante de la capitale, ou bien marchant en grand, au premier plan, seul dans la nuit, il nous parle de la condition humaine et de la solitude. Parfois présents dans son activité quotidienne, pêcheurs, colporteurs, traversent les rues de la capitale. Mais on trouve aussi les différentes castes : marchands, guerriers, prostituées, geishas, nobles dames... C’est toute la société japonaise que dépeint Hiroshige. Et plus précisément, la société d’Edo, devenue Tokyo par la suite.
Un livret écrit par Anne Sefrioui accompagne ce recueil en accordéon que l’on peut déplier pour savourer ces œuvres. Après une introduction sur ces cent vues, pièce par pièce, un court texte présente chaque estampe. Allusion historique, précision de composition, détail des couleurs, certains de ces différents éléments, et d’autres encore, sont mis en avant. On ne comprend que mieux le choix des sites et le travail de l’artiste.
Hiroshige, Cent vues célèbres d’Edo est un beau recueil d’estampes, où vous pourrez laisser courir vos yeux et retrouver pour quelques instants cet Edo d’un temps passé, magnifiquement dépeint par un artiste de talent.
240 pages + livret 60 pages – 35€
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