Hellboy & BPRD T.2 1953 - La chronique BD

Après l’année 1952, le second tome de la branche associant Hellboy aux débuts du Bureau du Paranormal se concentre sur l’année 1953. Si le premier tome avait une tonalité sud-américaine, celui-ci a un accent très britannique. Tout en explorant le folklore des îles bretonnes, c’est aussi, et c’est la force de l’univers de Mike Mignola, la capacité d’exploiter des références historiques qui viennent pimenter le tout. Le chapitre consacré à la reine Boudicca est en cela primordial dans ce tome, puisqu’il a tout : une sorcière bien momifiée mais efficace, des légionnaires romains bien mort-vivants mais qui connaissent encore le latin, un héros bien rouge mais toujours avec des bleus à l’âme. Dans son rôle d’apprenti agent, Hellboy continue d’apprendre, de grandir, et bien évidemment de donner des coups. Forcément, toutes les histoires finissent de cette façon, ou pas loin, avec des coups de poing bien sentis et des ennemis bien monstrueux. L’intérêt de cette série, et de toutes les autres qui gravitent autour du garçon des Enfers, c’est ce juste milieu entre le sérieux des histoires et l’humour des personnages. Ce décalage entre des situations périlleuses et des phrases ironiques, entre des combats dignes d’épopées et de luchadora.

© Delcourt

Pas de grandes révélations ou de grandes innovations dans ce nouveau tome, mais une bonne dose de fantastique : on a une fâcheuse tendance à sentir des traces des écrits d’Allan Poe, à plonger avec nostalgie dans les soupirs du professeur Bruttenholm, à savourer les couleurs toujours contrastées des planches de Mignola, bien assistés de Wlash, Rivera ou Stenbeck. Les disciples se font de plus en plus les égaux du maître, et les différents chapitres permettent de s’en rendre compte : chacun peut apporter sa contribution graphique à l’ensemble.

© Delcourt

Hellboy & B.P.R.D. Tome 2 est n’est pas révolutionnaire, bien dans une belle continuité, qui apporte un peu plus à chaque fois : Mignola passe lentement mais sûrement le flambeau, créant un univers où tout se relie et tout évolue, que ce soit dans le fond et la forme. Seulement, chaque tome, et ce 1953 n’y fait pas exception, continue de ressembler à ses prédécesseurs, pour le plus grand plaisir des fans.

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