Le 26 mai 2020
Le pénultième film de la saga est un sombre divertissement où l’ombre de Voldemort s’étend, préparant l’ultime affrontement. Privilégiant les atmosphères aux scènes spectaculaires, David Yates signe un long métrage soigné.
- Réalisateur : David Yates
- Acteurs : Ralph Fiennes, Julie Walters, Daniel Radcliffe, John Hurt, Imelda Staunton, Timothy Spall, Bill Nighy, Emma Watson, Rupert Grint, Helena Bonham Carter, Maggie Smith, Ciarán Hinds, Alan Rickman, Clémence Poésy, Richard Griffiths, Rhys Ifans, Brendan Gleeson, Gary Oldman, Jason Isaacs, Robbie Coltrane, Jim Broadbent, David Thewlis, Tom Felton, Fiona Shaw, Michael Gambon, Helen McCrory, David Ryall
- Genre : Aventures, Fantastique, Teen movie
- Nationalité : Américain
- Durée : 2h26mn
- Date télé : 26 mai 2020 21:05
- Chaîne : TF1
- Box-office : 5 459 135 entrées (France)
- Titre original : Harry Potter and the Deathly Hallows: Part 1
- Date de sortie : 24 novembre 2010
- Voir le dossier : La saga "Harry Potter"
Résumé : Le pouvoir de Voldemort s’étend. Celui-ci contrôle maintenant le Ministère de la Magie et Poudlard. Harry, Ron et Hermione décident de terminer le travail commencé par Dumbledore, et de retrouver les derniers Horcruxes pour vaincre le Seigneur des Ténèbres. Mais il reste bien peu d’espoir aux trois sorciers, qui doivent réussir à tout prix.
Critique : Adaptation du dernier tome de la saga, événement de l’automne 2010, la première partie des Reliques de la mort chemine vers toujours plus de noirceur, démontrant que depuis Le prisonnier d’Azkaban, référence artistique et cinématographique de l’épopée, les films, tous scénarisés par Steve Kloves, à l’exception de Harry Potter et l’Ordre du Phénix, n’ont pas été de simples produits commerciaux destinés au succès. Bien sûr, les chiffres de chaque nouvel épisode donnent le tournis : un milliard de dollars de recettes à travers le monde ! Mais la déclinaison sur écran de ce triomphe éditorial aura su, globalement, rester fidèle à l’esprit du récit de J.K. Rowling, ne versant pas dans la surenchère d’effets gratuits, pour satisfaire l’orthodoxie d’un spectacle hollywoodien : ce pénultième épisode en est l’illustration qui voit nos trois héros à la recherche des Horcruxes - ces morceaux d’âme de Voldemort lui garantissant l’immortalité - aux fins de les détruire. L’atmosphère y est nettement privilégiée par rapport à une série de "scènes à faire", lorgnant parfois sur une esthétique burtonienne (on pense en particulier au "conte des trois frères", avec ses ombres décharnées).
Certes, la quête peut s’avérer un peu longue, voire fastidieuse pour le spectateur. Ainsi, le séjour des héros dans la forêt s’éternise un peu trop, habillé de couleurs froides idoines, mais les moments de pause narrative permettent d’approfondir le propos sur la relation qu’entretiennent Ron, Hermione et Harry, constamment cernés par des dangers, assaillis par des angoisses primaires, dont une lecture plus psychologique, voire psychanalytique, déboucherait sur une évocation de l’adolescence et de ses tourments, d’autant que, fait notable, les héros évoluent hors de leur matrice protectrice Poudlard. Les éléments du récit initiatique se cristallisent à travers cette configuration hautement symbolique.
Oui, vraiment, quittant les sentiers de l’enfance, les personnages n’ont vraiment plus le temps de rêvasser, chacun devant gérer ses propres affects : Harry se questionne sur sa légitimité dans la mission qu’il doit accomplir, Hermione hésite entre amitié et amour, Ron doit toujours gérer sa jalousie, une vieille affaire, puisqu’on se rappelle sa réaction lorsque sa très proche amie était sortie avec Viktor Krum, le champion de Quidditch.
La mue des personnages correspond à celle des acteurs même si, de ce point de vue, il existe une certaine hétérogénéité dramatique : délesté de certains artifices, le jeu d’Emma Watson confirme qu’on a affaire à une grande comédienne en devenir. En revanche, les propositions dramatiques de Daniel Radcliffe ne donnent pas l’idée d’une réelle progression.
La présence de plus en plus évidente des forces du Mal prépare à l’ultime épisode de la saga. L’ombre s’étend bien au-delà de nos trois jeunes pensionnaires, la mort du fidèle elfe Dobby, tué par l’impitoyable Bellatrix, alliée indéfectible de Voldemort, constituant l’acmé de cette impitoyable lutte entre deux mondes. L’univers coloré et merveilleux du premier film est vraiment loin. En revanche, le dénouement est très soigneusement préparé par ce divertissement tout à fait recommandable.
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Frédéric de Vençay 26 novembre 2010
Harry Potter et les Reliques de la Mort, 1ère partie - David Yates - critique
David Yates semble avoir enfin trouvé la formule : donner du temps au temps (merci au découpage en deux films), ne pas lésiner sur la noirceur, creuser ses personnages et leurs relations (certaines scènes sont simplement bouleversantes). Même si ce 7e Potter ne décolle jamais de son matériau d’origine (trop de fidélité nuit à la fidélité) et reste plutôt mitigé au niveau de l’action pure (montage illisible et effets spéciaux moyens), il se rattrape en installant une réelle ambiance cinématographique, qu’on n’avait pas vu aussi dense dans la saga depuis "Le prisonnier d’Azkaban". Du beau travail.
Norman06 28 novembre 2010
Harry Potter et les Reliques de la Mort, 1ère partie - David Yates - critique
Sans doute le plus mauvais épisode de cette saga, même si l’opus précédent le surpassait dans l’ennui. Le charme des premiers films a laissé place à un blockbuster sans âme, le tâcheron aux commandes se contentant d’illustrer (plâtement) un best seller du genre. Le manque de rythme, la ringardisme des effets spéciaux (un comble pour ce genre de produits) et l’absence totale de magie finissent par discréditer un film étiré en deux parties pour de vulgaires raisons commerciales. Rendez-nous Ma sorcière bien aimée !