Le 22 avril 2014
- Réalisateur : Frédéric Grousset
- Festival : Hallucinations collectives
Fort Bronx, film policier témoin d’une époque, celle du New York des années 70 et 80, et Paranormal bad trip 3D, dont c’est la première projection publique, sont à l’honneur lors de cette dernière journée de l’excellent festival Hallucinations collectives.
Fort Bronx, film policier témoin d’une époque, celle du New York des années 70 et 80, et Paranormal bad trip 3D, dont c’est la première projection publique, sont à l’honneur lors de cette dernière journée de l’excellent festival Hallucinations collectives.
Avant de se clore, le festival Hallucinations collective livre ses dernières cartouches, avec un film rare en salles : Fort Bronx, et une avant-première mondiale du premier found footage en 3D de l’Histoire : Paranormal bad trip.
Fort Bronx de Robert Butler (1980) :
A l’instar du Vigilante de William Lustig, Fort Bronx de Robert Butler est le témoin d’un New York des années 70 et 80 pas franchement glamour avec des HLM déliquescents, une violence omniprésente, des policiers complètement dépressifs. Le scénario tourne autour d’une question de kidnapping : Sean Boyd, ancien policier, s’est fait enlever sa fille de quinze ans par un homme persuadé qu’elle est la fille d’un richissime financier, car elle partage le même nom de famille ! Fort Bronx ne fait pas fondamentalement dans la finesse. Les dialogues sont bruts de décoffrage, avec de surcroît des doublages en français qui valent leur pesant de cacahuètes. Le racisme des dialogues a de quoi choquer mais il est tout de même révélateur de l’existence de clans qui sévissaient alors à New York. Cela étant, la description qu’en fait Richard Butler peut tout de même paraître bien caricaturale : les Porto-Ricains seraient de dangereux personnages prêts à tuer et les Noirs des voleurs en puissance. Heureusement, certains personnages qui vont aider le principal protagoniste (une afro-américaine et une hispanique) aident à relativiser ce point de vue. Dans tous les cas, le plus marquant et le plus réussi dans Fort Bronx reste sans conteste ses scènes d’action. La séquence d’ouverture avec la course-poursuite lors du kidnapping est prenante et bien rythmée. Il en va de même lors de l’enquête menée par Sean Boyd qui doit interroger une strip-teaseuse ou encore se défaire d’un ancien collègue pour retrouver sa fille.
La déception du film tient au personnage du kidnappeur, crédible lors des premiers instants de par ses intentions sociales, mais qui perd tout intérêt lorsqu’il est relégué à un simple psychopathe, traitement trop évident et déjà vu à moult reprises dans d’autres produits de séries B.
Si les acteurs sont cabotins et si les dialogues sont également un peu approximatifs, ils participent toutefois au charme de ce Fort Bronx.
Paranormal bad trip 3D de Frédéric Grousset :
L’indépendant Frédéric Grousset, auteur de l’intéressant Climax (2009), présente avec Paranormal bad trip 3D son tout nouveau film. Le festival Hallucinations collectives a l’honneur de la première projection mondiale de ce long métrage.
Le titre du film pourrait laisser entendre qu’il s’agit d’une parodie de Paranormal activity et de Very bad trip. Cela n’est pourtant pas le cas. Le film entend manifestement surfer sur le succès de ces deux films.
Paranormal bad trip 3D est filmé sur le mode du found footage, qui est un véritable phénomène de mode dans le cinéma d’horreur actuel.
Ici, plusieurs copains sont bien décidés à fêter l’enterrement de vie de garçon d’un de leurs anciens potes. Pas de blagues lourdingues à la Very bad trip mais plutôt un côté franchouillard assumé qui fonctionne plutôt bien. Les diverses activités de cet enterrement de vie de garçon – jeux d’eau, boire un verre, séance de striptease – sont amusantes, sur le mode de Babysitting qui cartonne actuellement en salle.
Au milieu du métrage, il y a une césure avec un basculement dans l’horreur. Au milieu d’une forêt, les différents protagonistes sont confrontés à une force maléfique qui ne leur veut absolument pas du bien. Si cette partie n’est pas fondamentalement désagréable à regarder – les SFX sont bien fichus – elle n’est pas très originale et surtout sa référence au Projet blair witch paraît trop évidente. Il aurait pu être bon d’amener le film vers une autre source maléfique.
Quelques mots sur la 3D. C’est bien la première fois que l’on voit un “found footage” en 3D. En cela, Frédéric Grousset est un précurseur. Pour autant, même si on perçoit bien cette 3D par instants, elle n’apporte pas de réelle plus-value et demeure un élément de marketing.
Au final, Paranormal bad trip 3D constitue un petit film d’horreur français sympathique par son aspect franchouillard, mais il aurait toutefois gagné à se démarquer de ses pairs et autres classiques du genre.
Galerie photos
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