Les guerres napoléoniennes vues côté russe à la sauce Woody Allen
Le 7 mars 2020
Les guerres napoléoniennes vues côté russe, à la sauce Woody Allen. Le dernier film de la première période du réalisateur. Un film burlesque, où s’exprime tout le style du metteur en scène.


- Réalisateur : Woody Allen
- Acteurs : Diane Keaton, Olga Georges-Picot, Howard Vernon, Jessica Harper
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h25min
- Titre original : Love and death
- Date de sortie : 10 septembre 1975

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Résumé : Au XIXème siècle en Russie, Boris Grushenko (Woody Allen) est la cadet intellectuel et maladroit d’une fraterie de solides gaillards. Il est amoureux de sa cousine Sonja (Diane Keaton) qui lui préférera un marchand de harengs. Il va être enrôlé de force dans la guerre contre la France, où il deviendra un héros bien malgré lui.
Critique : Un jeune russe intellectuel et maladroit va être enrôlé de force dans l’armée russe qui veut repousser Napoléon l’envahisseur. Il va devenir héros malgré lui. C’est le dernier film de la première période de Woody Allen. On est encore à la pantalonnade truffée de bons mots et d’anachronismes. Son prochain film sera Annie Hall où le cinéaste majeur en devenir développera totalement son univers si particulier.
Ici, il s’amuse avec des moyens confortables : costumes, décors, figuration sont au rendez-vous. Partant de là, il rend un hommage décalé à la littérature russe et particulièrement au Guerre et paix de Leon Tolstoï. Mais un hommage à sa facon, où son personnage semble arriver directement du divan de son psy new-yorkais, lunettes comprises ! Il se délecte, avec sa complice Diane Keaton, à détourner les codes d’une Russie romanesque, tout en dénonçant la bêtise de la guerre. Napoléon, l’ennemi juré qui apparaît sous les traits de James Tolkan, n’est qu’un sale gosse lubrique et mégalomane qui ne pense qu’à donner un nom à un dessert qui célébrera sa grandeur : le gâteau Napoléon à la russe !
Tout ça n’est pas sérieux, mais permet au cinéaste de fourbir les ingrédients de son style encore en friche : la frustration amoureuse, le manque d’estime en soi, l’humour décalé, la propension à tout intellectualiser, l’existence (ou pas) de Dieu, les références littéraires et cinématographiques.
Le comique Woody Allen, doué pour le cinéma, va laisser la place, après ce film, à l’un des plus grands cinéastes contemporains.