Film fantôme
Le 10 décembre 2020
Un maelström ectoplasmique et opportuniste dans le genre thriller horrifique.


- Réalisateur : Mathieu Kassovitz
- Acteurs : Penélope Cruz, Halle Berry, Robert Downey Jr., Charles S. Dutton
- Genre : Fantastique, Thriller
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Gaumont Columbia Tristar Films
- Editeur vidéo : Gaumont/Columbia/Tristar Home Video
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 5 février 2021 23:00
- Chaîne : OCS Choc
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 7 janvier 2004

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Résumé : Le docteur Miranda Grey est une psychologue pour criminels qui travaille au sein d’un pénitencier psychiatrique pour femmes, dirigé par son mari. Un jour, elle se réveille dans l’une des cellules de l’institution, accusée du meurtre de son mari. Miranda ne se souvient pourtant de rien. Surprise : alors qu’elle tente de retrouver la mémoire, elle découvre qu’elle doit faire face à un esprit vengeur. Deux heures de bobine plus tard, on connaîtra son terrible secret...
Critique : Plus imprévisible et éclectique que jamais (il a exploré tous les registres : de la comédie au thriller en passant par la chronique sociale haineuse et le pamphlet assassin), Mathieu Kassovitz signe cette fois-ci une série B horrifique qui raconte le parcours tumultueux d’une jeune psy (Halle Berry) tentant de prouver son innocence. En réalité, Gothika marque les prémices de la carrière américaine du cinéaste, obligé pour se faire un passeport de mettre en scène un film de commande produit par Dark Castle (responsables entre autres des lamentables Vaisseau de l’angoisse et 13 fantômes).
Par son postulat de base (la psy qui devient la criminelle), le film promet beaucoup et introduit des personnages solides qui vont être confrontés à des situations qu’ils ne maîtrisent pas. Les vingt premières minutes bénéficient d’une profusion d’atouts : une mise en scène adéquate qui multiplie les travellings, joue avec l’espace et impose un style visuel assuré ; la présence de l’actrice Halle Berry qui tente de donner de l’épaisseur à ce personnage désarmé, seul contre tous ; un retournement de situation intéressant... Hélas, c’était sans compter sur la suite (1h20 de n’importe quoi) où la fiction sombre vite dans le salmigondis grand-guignolesque, la psychologie de bazar et le concentré cynique...
Convenu et souvent ridicule dans son déroulement, Gothika pompe sans vergogne sur tous les récents films d’horreur sans y apporter la moindre touche personnelle. C’est simple : à chaque scène, une référence fantôme (Amenábar, Balaguero, Nakata, Shyamalan...), et en guise de dénouement spectaculaire, une pirouette qui fait office de cerise sur le navet... Une déception absolue d’autant que Kassovitz à la réalisation, Halle Berry en héroïne ambiguë et un script en béton auraient pu en imposer sévère dans le registre du thriller horrifique. Triste nouvelle : Gothika n’est qu’un maelström ectoplasmique et opportuniste qui clichetonne...