Glaise – Franck Bouysse, Fabrice Colin, Loïc Godart - la chronique BD

Critique : Avec Joseph, ce jeune ado qui découvre la vie, on retrouve un parcours initiatique intéressant. Le mentor remplace le père absent, l’amour, la prise de décisions. Cette longue période file, tellement la lecture se déroule vite, et ces années deviennent quelques instants. Des moments entrecoupés d’échanges en off d’un couple amoureux. Anna et Joseph ? Deux habitants du village vivant une idylle cachée ? La réponse ne tombera qu’à la fin, pour notre plus grande surprise.

Les personnages qui entourent Joseph reflètent la dureté de la vie dans ce petit village. L’opposition entre la femme Valette et la mère d’Anna, citadine, met en évidence deux approches différentes du monde. Valette, avec sa blessure, devient source de danger, le vieux Léo représente la sagesse de l’expérience. La mère de Joseph, une certaine forme de résignation devant les injustices de la vie. Autant de caractères qui orientent les décisions de Joseph.

Franck Bouysse, Fabrice Colin, Loïc Godart / MARAbulles

Loïc Godart opte pour un dessin tirant vers le réalisme. Un trait un peu dru, rugueux, autant pour les graphismes que pour les contours des cases, qui reflète l’âpreté des conditions de vie. Les décors vrais et surtout la nature sauvage qui entoure les fermes et les champs, offrent de magnifiques paysages. Les couleurs foncées, oscillant dans des teintes ocres, brunes, posent une atmosphère particulière, sombre. Les compositions variées des pages permettent de donner un rythme à la narration.

Glaise est une adaptation qui nous plonge dans un univers différent, où la peur et l’espoir se côtoient et où un enfant de quinze ans va trouver un chemin vers l’âge adulte.