Le 30 janvier 2015
- Festival : Gérardmer 2015
Inaugurée sous une blancheur neigeuse immaculée, la 22ème édition du festival de Gérardmer a délivré ses premières projections. Découvrez nos impressions.
Inaugurée sous une blancheur neigeuse immaculée, la 22ème édition du festival de Gérardmer a délivré ses premières projections. Découvrez nos impressions.
C’est sous la neige battante que notre périple en terre vosgienne débute pour assister à la traditionnelle cérémonie d’ouverture de l’édition 2015 du festival de Gérardmer. Passé les discours d’usage, la présentation des membres du jury suivie par quelques mots de son président, Christophe Gans, il est temps pour nous de découvrir le film d’ouverture qui aura la tache de véritablement donner le ton de cette 22ème édition. L’œuvre choisie, Ex Machina, est signée Alex Garland, connu pour être l’auteur du roman La Plage (adaptée sur grand écran en 2000 par le cinéaste Danny Boyle) mais surtout pour avoir pris la plume sur les scénarios d’œuvres de genre tout à fait recommandables à l’image de 28 jours plus tard ou encore Sunshine (les collaborations Boyle/Garland, une affaire qui marche est-on tenté de dire). Pour sa première expérience derrière la caméra, Garland délivre une œuvre de Science fiction intelligente, appliquée et visionnaire, bâtie autour du développement de nouvelles intelligences artificielles robotiques toujours plus proches de l’être humain. En farfouillant dans nos récents souvenirs, on retrouve certaines similitudes thématiques avec un film déjà présenté (hors compétition) à Gérardmer l’année dernière, le très efficace The Machine de Caradog W.James, les soldats cyborgs et le climat de guerre imminente en moins. Avec Ex Machina, Garland pousse son spectateur à un niveau de réflexion tout à fait décent qui a le mérite de captiver du début à la fin. Nous quitterons la salle de l’espace Lac sur une bonne impression.
Entrons à présent dans le vif du sujet, notre première journée riche en projections, débutée jeudi matin par la découverte de Goodnight Mommy, un film d’origine autrichienne présenté en compétition. Comme son duo de réalisateurs, composé par Veronika Franz et Severin Fiala, nous l’explique pour une petite introduction, il est difficile de rentrer leur premier long dans une case. Sorte de petit thriller surnaturel à la tension psychologique très forte et ancré très profondément au sein d’une petite cellule familiale, Goodnight Mommy invite deux jumeaux complices à porter leurs doutes sur l’identité d’une mère au comportement étrange, de retour d’une lourde opération de chirurgie esthétique. Cohérent dans sa mise à nue, on reprochera aux réalisateurs de laisser traîner un peu trop tôt des indices, nous mettant rapidement sur la piste d’un twist inspiré d’une œuvre que l’on osera nommer sous peine de vous gâcher l’ultime surprise. Deuxième film de la compétition très honnête sans parvenir toutefois à se montrer franchement mémorable.
Passons ensuite à Cub, slasher forestier belge à l’intérieur duquel on ressent bien l’emprise si prononcée de nos glorieuses eigthies. Avec ses enfants scouts, son score synthétique rappelant bigrement les bandes-son de ce bon vieux John Carpenter, son héritage de meurtres et de pièges qui renvoient directement aux redneck movies sylvestres de Délivrance en passant par Détour Mortel, on nage a priori en terrain balisé. Sauf que la magie meurtrière opère plutôt bien !
La réalisation se montre très intègre et le film réussit à exploiter à fond un cadre forestier remplit de vices (signalons un travail bien léché effectué sur une photographie aux lumières délicieuses). On passera sur les dix dernières minutes qui auraient pu éviter une scénographie un brin répétitive et se montrer un peu mieux négociées. Cub possède au final assez d’arguments pour ne pas rentrer dans le moule des slashers trop primitifs si vite vus et si vite oubliés. Le spectacle offert par le premier essai de Jonas Govaerts s’apprécie comme un petit plaisir coupable. On aurait bien tort de s’en priver.
Nous avons ensuite pu assister en début de soirée à l’hommage rendu au desperado de l’image Robert Rodriguez. Le bonhomme est apparu devant nous avec sa décontraction habituelle. L’occasion est donnée de se remémorer son parcours via un petit clip respectueux de ses œuvres (citons pêle-mêle Une Nuit en enfer, Sin City, El Mariachi et Planète Terreur). L’hommage à peine fini, la soirée s’enchaîne avec The Signal, film de SF aux notes indies déjà chroniqué ici-même. L’auteur de ses lignes étant à peu de chose près du même avis, nous ne étalerons donc pas plus sur le sujet. Demain ce sont Exists, Le projet Atticus et Ouija qui composeront notre programme du vendredi.
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