Fantaisie neurasthénique
Le 12 octobre 2007
Quelque part entre la déprime et le gag, un film non exempt de défauts mais riche en promesses.
- Réalisateur : Zach Braff
- Acteurs : Ian Holm , Natalie Portman, Zach Braff
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h42mn
- Date de sortie : 20 avril 2005
Quelque part entre la déprime et le gag, un film non exempt de défauts mais riche en promesses.
L’argument : Acteur de télévision, Andrew "Large" Largeman est obligé de retourner dans son New Jersey natal pour l’enterrement de sa mère. Soudain, il se retrouve sans les antidépresseurs et les 3000 kilomètres qui le protégeaient de son histoire...
Après neuf ans d’absence, Large revoit son père, un vieil homme dominateur, mais aussi tous ceux avec qui il a grandi. Ils sont aujourd’hui fossoyeur, employé de fast-food ou magouilleur professionnel...
Sa rencontre avec la jolie Sam va le bouleverser encore un peu plus. Elle est son exact contraire, vivante et audacieuse.
Entre passé et futur, entre douleur et joie, Large va découvrir qu’il est peut-être temps de commencer à vivre...
Notre avis : Dans Garden state, Zach Braff, sorte de David Duchovny neurasthénique, occupe tous les postes. Il effectue son premier passage derrière la caméra et démontre des facultés de conteur surprenantes en peaufinant chaque personnage avec la même tendresse, en tentant d’amener au mieux les rebondissements d’un récit éminemment atone et sobre. Ce n’est pas un hasard s’il incarne le premier rôle de son premier film, ni même si le personnage en question est une star de série-télé (Braff joue dans la série Scrubs) qui revient quelques années plus tard dans son bled paumé d’Amérique rurale (la vraie ville natale du réalisateur-acteur-scénariste) suite au décès de sa mère et retrouve ses anciens camarades. La scène de l’enterrement est une excellente représentation de l’acrobatie émotionnelle qu’opère le film, entre le gag et la déprime, constamment sur le fil du rasoir.
Toute la première partie, hantée par un deuil impossible à faire, est engluée dans une tristesse diffuse pour mieux accentuer le décalage du personnage par rapport à la réalité. Avec son atmosphère mortifère et son héros adulescent confronté à son innocence perdue, le récit lorgne ouvertement vers les univers pas si lointains de Richard Kelly, Sofia Coppola et Terry Zwigoff. La suite approfondit la texture du récit et éclaire quelques zones d’ombre (fiston qui fuit toute relation avec le paternel, difficulté d’exprimer ses sentiments, incapacité de nouer une relation sérieuse...). Mais, par le miracle de l’amour et le hasard des coïncidences, le personnage découvre qu’il est possible de réapprendre à vivre et que rien n’est jamais trop tard. Bien que le récit soit narré à la première personne, Braff ne néglige pas pour autant des personnages secondaires hauts en couleur qui permettent aux acteurs de montrer l’étendue de leur talent. Natalie Portman et Peter Sarsgaard profitent de l’occasion pour se distinguer.
Sans atteindre la puissance des récentes productions indie US (pour ne pas les citer, La secrétaire, Requiem for a dream, Donnie Darko), ce film enjoué, touchant, poétique séduit certes sans peine mais n’évite pas toujours une certaine prévisibilité dans ses messages, de la même façon qu’en cherchant à être générationnel, il peut paraître un peu vain. Contrepoints artificiels puisque le résultat laisse une impression positive, sans doute parce qu’il en émane une sensibilité attachante. Pour un premier essai, c’est en tous cas stimulant et très prometteur.
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Stéphanie Alves 21 avril 2005
Garden state
Une comédie romantique, certes, mais une BONNE comédie romantique, dans la lignée de Eternal Sunshine of the Spotless Mind... Humour, finesse, justesse des sentiments traités, Garden state est un petit bijou romantique dans ce monde de violence que devient le cinéma...
Nathalie Portman fait une prestation dans ce film que je qualifierais de parfaite, et sincèrement j’en sors mais je crois que je vais y retourner !
Patrick Renaud 26 avril 2005
Garden state
Film complètement fou, d’une tendresse étonnante, alternant entre sentiment d’oppression passager et optimisme irraisonné, avec quelques scènes vraiment surprenantes. :)
Romain n’a pas dit dans sa critique que le personnage central est d’abord complètement shooté aux médicaments (on en apprendra la raison par la suite) et donc passif, mou. Mais de retour chez ses parents (pour l’enterrement de sa mère) après 9 ans sans les voir, il va pour la première fois depuis longtemps se passer de ces médicaments, et (re)devenir petit à petit lui-même, transformation discrète et plutôt étonnante à voir. A noter que le bizarre ne tient pas tant dans le personnage principal que dans tous les personnages secondaires, fous, étranges, bizarres, chacun à leur manière.
Un film d’une grande fraîcheur. On en sort avec le sourire et la furieuse envie d’y retourner.
bbjj83 2 avril 2007
Garden state
Pour un premier film Zach Braff s’en est très bien sorti.
De l’humour, de l’émotion tout y est dans ce film.
Si vous connaissez l’univers de Zach Braff vous aimerez certainement ce film.
Et les garçons adoreront Natalie Portman...
Mykelti BuBba 9 octobre 2011
Garden state
"Garden state" est un film générationnel qui décrit une période de la vie charnière, celle du passage à l’âge adulte, où l’on craint l’engagement, où chaque jour est une remise en question de la veille. Alternent des moments tristes, graves et d’autres, pleins d’une bonne humeur communicative et d’un humour bien senti, à l’image de la scène où le trio croise un ami d’enfance de Large : "- I thought you’d killed yourself... That wasn’t you ? - No, no, tha-that wasn’t me.". Si Natalie Portman est plutôt convaincante, Zach Braff n’excelle pas. Néanmoins, le couple qu’ils forment reste attachant. Et, si l’ensemble reste classique, sans guère de prétentions, voire terne par moments, le film nous touche.