Le 1er octobre 2019
Coup de cœur pour ce spectacle qui présente tant de qualités !
- Acteurs : Lola Blanchard, Baptiste Carrion-Weiss, Eva Ramos, Théo Delezenne
- Auteur : Mathilde Aurier
- Metteur en scène : Mathilde Aurier
- Genre : Théâtre (spectacles)
- Salle de Théâtre : Théâtre de la Contrescarpe
- Plus d'informations : Le site officiel
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Salvador Dalí avait le génie de fondre le rêve dans la réalité. Son histoire d’amour avec Gala fut le chef-d’oeuvre de Dalí. Pendant quarante-cinq ans, ce couple mythique vécut un rêve éveillé, dans la fusion et la démesure, avec dérision et humour. Un amour fusionnel, complexe, mystérieux, génial ou fou à l’image des toiles du Maître. S’inspirant du "couple tridimensionnel" formé par Eluard–Gala–Dalí, la pièce nous entraîne dans une fiction mystérieuse et intrigante, une pièce surréaliste, à tiroirs et jeux de miroir sur le génie, la folie, le désir, la peinture, la philosophie... et l’amour.
Notre avis : Dans la mythologie grecque, la légende raconte l’histoire du sculpteur Pygmalion, qui tombe amoureux de sa création, Galatée, une statue rendue vivante grâce à Aphrodite. La déesse de l’amour exauçait ainsi le vœu de Pygmalion.
Baptiste Carrion-Weiss campe avec beaucoup de talent un des pygmalions du surréalisme : Salvador Dali, alors jeune inconnu, drogué et qui ne se lave plus dans l’attente de sa muse. Athlétique de corps et d’esprit, il est « en état permanent d’érection intellectuelle ». Bondissant, exubérant, extravagant, il s’adresse au public pour embarquer notre esprit. Rebelle et philosophe à la voix essoufflée, Baptiste Carrion-Weiss alterne les séquences avec agilité, entre rêve éveillé et réalité virtuelle, folie des grandeurs et génie du geste.
Crédit photo : Fabienne Rappeneau
A côté de lui puis tout contre, Eva Ramos incarne avec fougue Gala, autrement dit Elena Ivanovna Diakonova, d’abord muse de Paul Eluard et de Max Ernst. Condescendants, ils ont en commun la faculté d’humilier leur entourage, avec violence et insultes. Les duos s’entrecroisent avec l’arrivée de Maria, sœur de Dali (interprétée avec beaucoup de justesse par Lola Blanchard), qui change de couleurs et de facettes au fil de l’histoire et des visions droguées de Salvador. Avec une technique très maîtrisée, Théo Delezenne est successivement Paul Éluard, amant martyrisé par Gala, comploteur et plombier. Les histoires sont à la fois parallèles et entrecroisées, pleines de contrastes et de similitudes. Il y a une parfaite harmonie entre les quatre comédiens électriques, au courant continu, grâce à un rythme effréné.
Crédit photo : Fabienne Rappeneau
Une réelle force se dégage de cette troupe au diapason, servie par une direction d’acteurs qui est au bénéfice de l’ensemble. Mathilde Aurier a un double talent : exceller aussi bien dans l’écriture esthétique que dans la mise en scène agile. Ses mots sont incisifs et poétiques. En mêlant recherche, documentation et imagination, elle nous offre une petite merveille dans l’écrin du Théâtre de la Contrescarpe.
Crédit photo : Fabienne Rappeneau
Il n’y a aucun bémol à ce spectacle. C’est une réussite totale, qui fait vraiment honneur à la création contemporaine et à sa nouvelle génération. Épatante, la jeune Compagnie du Cri possède un savoir-faire magistral. On attend avec impatience sa prochaine œuvre.
« Galatée » au Théâtre de la Contrescarpe, 5 rue de Blainville - Paris 5ème
– Du 15 septembre au 14 octobre > dimanches à 20h30 + lundis à 21h
– Dimanches 20 et 27 octobre, à 14h30
– Mardis 8 et 15 octobre, à 21h
Du 9 octobre au 11 décembre > mercredis, à 21h
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.