Le 17 novembre 2017
- Scénariste : Christian De Metter>
- Dessinateur : Christian DE METTER
- Collection : Noctambule
- Genre : Policier
- Editeur : Soleil
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 4 octobre 2017
- Durée : T.3
Qui a dit que cette série n’avait pas de corps ?
Les souvenirs de cet inconnu qui s’accuse d’un meurtre continuent d’affluer, récupérés par la psychologue et qui racontent une histoire à chaque épisode, sur un ton qui alterne entre la glace et l’empathie, la passion et la raideur des corps. Cette fois, il s’agit d’un tueur d’enfants. Disparu, supposé mort, c’est une profileuse du FBI, en débarquant dans le Montana, qui semble sur la bonne piste, malgré ses démons, et ceux du héros. L’infiltration du gang de motards terminée, c’est une nouvelle enquête qui débute, et qui s’étalera dans l’épisode suivant. Ce retour en arrière permanent fait oublier que le présent met aux prises deux êtres qui sont dans une prison, permettent d’oublier que la plupart des protagonistes de ces récits sont morts. Le refrain est connu, mais la comparaison avec True Detective continue de se justifier, tant la couverture rappelle également le générique, tant l’ambiance pragmatique et les héros torturés y sont similaires. No Body est donc une réelle immersion dans ces séries policières corrosives par leur réalisme, loin des experts et des grandes villes, sans rire et donc parfois sans corps, mais pas sans épaisseur. Il y a de la vie dans ces pages, pas des vies qui basculent en un jour, mais sur un an, ou une décennie, pas des hommes et des femmes aux destins extraordinaires, mais les pires tragédies, celles incomprises ou sans dénouement. Il manque un, voire plusieurs catharsis dans cette série, qui pourraient intervenir en fin de saison, car les volumes tiennent à ce découpage généralement attribué au format télévisuel.
© Soleil
Visuellement justement, les dessins continuent de plonger dans un bouillon flou, comme si l’on accédait au passé à travers un bassin aux couleurs verdâtres, d’un bleu fané, où les visages ont tous un teint cadavérique qui évoque le sursis de chacun et les erreurs de tous. Loin d’être repoussante, cette atmosphère enveloppe le lecteur comme un tableau morbide qui l’aspirerait, où une tension perpétuelle régnant en maître l’emprisonnerait dans l’attente du prochain épisode. En espérant que celle-ci soit la plus courte possible.
© Soleil
Avec un troisième épisode étouffant malgré un sujet aussi froid, c’est une véritable prouesse de réussir à accrocher encore davantage son lecteur que les deux tomes précédents. De très bon augure pour la suite de la saison.
77 pages - 15,95€
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