Le 30 avril 2022
Sorti en 1984, soit six ans après Halloween, Les Griffes de la nuit prolonge le film de Carpenter dans sa vision sans concession de la société américaine. Mais Wes Craven a son propre style, d’une efficacité redoutable.
- Réalisateur : Wes Craven
- Acteurs : Johnny Depp, Ronee Blackey, Heather Langenkamp, Robert Englund, John Saxon
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Editeur vidéo : Seven sept
- Durée : 1h40mn
- Titre original : A Nightmare on Elm Street
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 6 mars 1985
- Voir le dossier : La série des "Freddy"
Résumé : Nancy est une adolescente troublée par des cauchemars où elle est poursuivie par un croque-mitaine. Elle en fait part à ses copains qui rêvent tous la même chose. Bientôt, une de ses meilleures amies se fait mystérieusement tuer durant son sommeil. Il semble que les cauchemars puissent réellement tuer.
Critique : Il est communément admis désormais que les films d’horreur proposent souvent un sous-texte politique, voire, a minima, une radiographie des névroses américaines.
Par-delà ses qualités intrinsèques en tant que slasher, Les Griffes de la nuit s’inscrit complètement dans cette lignée, celle de La Nuit des morts vivants, Massacre à la tronçonneuse, ou encore, évidemment, Halloween.
C’est avec ce dernier que le film a le plus de correspondances. Même banlieue aseptisée, même bande d’ados superficiels, même tueur qui rode, incarnation d’une mauvaise conscience enfouie au plus profond des âmes. Mais si le propos est similaire, la forme est bien différente.
Alors que Carpenter privilégie une mise en scène stylée, à coup de CinemaScope travellings en plans larges, Craven propose un dispositif nettement plus frontal et surtout plus explicite dans sa représentation de l’horreur.
Là où Halloween offre une vision métaphysique, avec ce tueur insaisissable au masque blanc, Les Griffes de la nuit fait le choix d’une horreur organique et abjecte.
À cet égard, le personnage de Freddy est particulièrement réussi, avec son costume de paysan et son chapeau à la limite du ridicule qui cachent un corps en décomposition, dont sourdent toutes sortes de matières répugnantes. Et bien sûr, ces griffes rouillées émergeant d’un gant rapiécé, qui sont là pour taillader les chairs tendres de ces pauvres adolescents.
Fantôme d’un tueur d’enfant exécuté froidement par des parents en dehors de toute justice, Freddy symbolise les pulsions meurtrières d’une Amérique qui n’hésite jamais à employer la violence en toutes circonstances. Et en revenant hanter les rêves de leur progéniture, il s’insère directement dans l’inconscient pour mieux réveiller la culpabilité.
Il démontre ainsi que, derrière l’apparence rassurante de cet univers (symbolisé par le pavillon et son jardinet), s’en cache un autre, souterrain et inquiétant. Le repaire de Krueger, noir, suintant et étouffant, est en quelque sorte la salle des machines qui fait tourner la vie de ces familles en surface.
Et le résultat n’est guère brillant : alcoolisme, désœuvrement, bêtise : aucun des personnages adultes n’échappe à ce portrait au vitriol de de la classe moyenne américaine. Et les ados ne sont pas épargnés, dignes descendants de leurs crétins de parents, hormis l’héroïne qui, par son courage et sa débrouillardise, arrivera à dompter Freddy (en lieu et place de son flic de père).
Le rythme du film épouse parfaitement cette implacable démonstration, en alternant des scènes de la vie courante filmées platement et aux dialogues monotones, avec celles des rêves bouillonnant de frénésie visuelle.
Wes Craven s’en donne à cœur joie et fait preuve d’une inventivité incroyable dans la réalisation, avec quelques scènes percutantes, qui restent longtemps à l’esprit : la main griffée émergeant de l’eau entre les jambes de l’héroïne, le meurtre sanglant au plafond, l’aspiration du corps dans le lit…
Avant une séquence finale d’anthologie, lors de laquelle la mise en scène emporte le spectateur dans un maelstrom d’images et de sons, qui s’emploie à brouiller les frontières entre le rêve et la réalité.
On passera sous silence la pirouette finale destinée à préparer la série à venir. Huit longs métrages suivront ce premier opus, tous de qualité médiocre, sauf le troisième réalisé par Chuck Russel et surtout le septième, avec le retour de Wes Craven à la réalisation.
Mais dans la longue histoire des films d’horreur ayant marqué leur époque, tant par leur style que par leur discours percutant, Les Griffes de la nuit est un jalon important.
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mistressbathory 20 août 2021
Les griffes de la nuit (Freddy 1) - Wes Craven - critique
Film culte qui m’a inspirer mon examen d’anglais de mon bep secrétariat oral.
Fantastique, on rentre dans ce film de la plus simple des manières avec son histoire passionnante et ce personnage mythique qui me fasciné (freddy) avec des victimes qui sont jouer par des actrices et acteurs qui connaissent et jouent bien leurs rôles.
Les maquillages, les effets spéciaux, la l’ambiance ainsi que le cadrage sont d’une magnifique réalisation.
Le remake de 2010 est une pale copie rater comparer à ce film qui est l’original.