Le 29 avril 2018
- Voir le dossier : Rétro box-office
Gattaca redéfinissait la science-fiction il y a exactement 20 ans, un mercredi 29 avril 1998... Face à lui, 13 autres films, aucun ne sera resté dans les mémoires. On refait le tour des nouveautés incluant un chien basketteur, Bruce Willis, De Niro et même... Naomie Campbell actrice.
Si Des Hommes d’influence de Barry Levinson, comédie politique qui préfigurait le scandale sexuel autour du président Clinton (la fameuse affaire Lewinski), avec Robert De Niro, Dustin Hoffman et Anne Heche ; la comédie française Paparazzi d’Alain Barberian, avec Vincent Lindon, Patrick Timsit, Nathalie Baye et Catherine Frot ; et Code Mercury, d’Harold Becker, avec Bruce Willis et Alec Baldwin, étaient les grosses sorties du mercredi 29 avril, aucune d’entre elles n’a su passer à la postérité, puisque l’on parle ici de films plutôt ratés (du moins pour les deux derniers), dont le succès en salle fut relatif.
La comédie française de AMLF (Pathé aujourd’hui) réalisa 938.000 entrées France, alors que le distributeur espérait plus ou moins ce score sur la seule capitale, sachant que Timsit était l’une des personnalités comiques les plus affluentes de la deuxième partie de la décennie.
Le film à Oscars politique, qui ne reçut que deux petites nominations, réalisait 511.000 entrées (son affiche était au passage particulièrement hideuse), sur le seul nom de ses stars masculines très populaires (qui pouvait dire non à la rencontre cinématographique entre De Niro et Hoffman ?). D’ailleurs, trois semaines plus tard, une autre comédie politique de l’ère Clinton, Primary Colors, cette fois-ci avec Travolta et Emma Thompson, ouvrait le festival de Cannes, sans trop de succès. Le film était signé Mike Nichols.
Enfin, UIP (Universal, donc) espérait plus que les 491.000 spectateurs du polar avec Bruce Willis, victime de sa qualité catastrophique, si bien qu’à l’issue de ses 5 semaines d’exploitation le film avait disparu des salles.
Finalement, 20 ans plus tard, de cette semaine assez fade, typique de la médiocrité qu’offrait généralement les années 90, l’on ne retiendra que le génie d’un film, celui d’Andrew Niccol, Bienvenue à Gattaca.
Le film de S.F. indépendant, au budget réduit, et à la tête d’affiche peu habituée des blockbusters (Ethan Hawke, Uma Thurman) dans une combinaison ultra réduite de 15 salles sur Paris Périphérie, finira l’année en 66e place annuelle, avec 467.000 entrées. La beauté de la dystopie, cotonneuse, fine, perspicace sur son époque, avec des acteurs brillants (Jude Law est instantanément révélé au public), permet à cette œuvre au scénario imparable de devenir un classique de la science-fiction, et il le demeurera jusqu’à aujourd’hui, 20 ans plus tard. Fort d’un sujet universel, d’une appréciation du progrès scientifique vu sous le prisme de l’éthique, Gattaca, et sa musique de Michael Nyman, absolument inoubliable, est restée un chef-d’œuvre inégalé, y compris par son propre auteur, qui réalisera tout de même le grand Lord of War, dans une filmographie plutôt chaotique.
Les autres nouveautés de la semaine étaient à l’image de la décennie, pleine de série B de fond de tiroir.
- spip-slider
187 code meurtre, de Kevin Reynolds, avec Samuel L. Jackson, était à l’image de son titre, ingrat. Ce film de prof en quartier difficile, genre cinématographique en fin de mode, après les succès dans les années 80 de Class 84, et dans les années 2000, de The Substitute, ou Esprits rebelles, avec Pfeiffer, était le pire score annuel pour son distributeur, Bac Films, sur 25 sorties. Le drame scolaire avait affiché seulement 18.466 entrées sur tout le pays. Heureusement Samuel L. Jackson était aussi à l’affiche de Jackie Brown.
Autre sortie révélatrice d’une ère où l’on sortait tout et surtout n’importe quoi, Piège Intime, thriller allemand d’Anthony Hickox (issu du DTV), avec deux stars du mannequinat, Jonathan Schaech et Naomi Campbell, n’avait rien pour lui : un micro distributeur, Eurozoom, associé à la structure Mainstream, une affiche hideuse, un manque de notoriété, et une poignée de salles sur toute la France. Avec 858 entrées France, le film fit une apparition éclair, mais bénéficiait de la mention "vu au cinéma" pour sa sortie VHS qui aura au moins un point commun, un visuel aussi moche que celle de son affiche cinéma. Oui, dans les années 90, on l’affichait mal, voire très mal !
Il serait difficile de finir de passer en revue cette semaine cinématographique, sans évoquer la sortie du navet à quatre pattes Air Bud, Buddy Star des Paniers. Les années 80 baignaient dans l’ambiance Amblin. Les années 90, elles, étaient plutôt l’époque des animaux loufoques : Paulie, le perroquet qui parlait trop, Mon Copain Buddy, Beethoven, Professeur Foldingue.... La franchise des Air Bud connut beaucoup de succès dans le monde, avec des avatars vidéo à foison et pour la structure naissante de M6, SND, ce fut le plus gros succès de ses 6 (et très mauvais films), puisqu’Air Bud, et son chien basketteur, avait rempli le panier de 71.000 ballons ; si les Parisiens l’avaient boudé par snobisme partagé, en province, il fit largement le job.
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.