Critique : L’idée de filmer le quotidien soulève immanquablement la question de ce que l’on appelle "quotidien". Le terme implique plusieurs définitions et surtout, il permet différentes approches. Les auteurs des articles de ce recueil s’appuient autant sur les documentaires des années 1920 et 30 présentant les grandes villes que sur le nouveau roman des années 1950 et 60. La notion de quotidien appelle un point de vue, un angle particulier, qu’il s’agisse de ce lien que l’on perd avec la vie au jour le jour, ou de comment on se le réapproprie.
Certains cinéastes ne pouvaient pas être absents de ce recueil, tel Yasujirō Ozu ou Chantal Akerman, et nous avons aussi l’occasion d’en découvrir d’autres, comme Wang Bing ou Hakim Belabbès.
Les articles ne se contentent pas d’analyser l’œuvre de réalisateurs selon la thématique générale, ils abordent aussi des réflexions théoriques : penser la forme par rapport au média, décrypter les figures du quotidien.
Ce livre propose quatre parties, regroupant chacune trois articles, sauf la dernière qui en contient quatre.
Ces essais d’une quinzaine de pages environ traitent un aspect, en utilisant le plus souvent un plan en trois parties pour nous faire comprendre comment notre vie de tous les jours peut être un motif cinématographique, comment l’ordinaire trouve sa place sur ce média qui lui-même est devenu une part de notre quotidien.

Filmer le Quotidien propose une série d’essais variés et nous invite à repenser ce quotidien de manière plus approfondie.