Dai Dark T.1 - Q Hayashida - la chronique BD

Critique : Les amateurs de Dorohedoro seront ravis d’apprendre que leur mangaka préféré reprend du service avec une nouvelle série. Pour les autres, tâchons de décrire le style de Dai Dark : imprévisible comme une œuvre surréaliste, sombre comme un roman gothique, drôle comme un Futurama, déjanté comme... Dorohedoro avant lui. Pour Dai Dark, c’est une aventure dans l’espace, mais aussi entre les dimensions, démons et pirates se côtoyant sans soucis de vraisemblance, la magie noire et les moteurs hyperspatiaux se chevauchant allègrement lorsqu’il s’agit de voyager. Le héros est un jeune adolescent sympathique capable de faire surgir une hache en os à tout moment, qui possède un sac à dos en os assez morbide et plein d’autres tours. Autour de ce personnage gravitent quantité de psychopathes et contrebandiers de l’étrange. Les péripéties sont nombreuses pour le héros dans cette entrée en matière : laissé pour mort et dérivant dans l’espace, il reprend vie pour échapper à un capitaine à trois têtes. Un flash-back nous le montre enfant sur une station spatiale échappant à une épidémie, puis dans un monde inversé à l’intérieur d’un trou noir en train de négocier un vaisseau digne de ce nom...

© Soleil / Hayashida

À nouveau, difficile de décrire le style d’Hayashida pour faire entrevoir la formule qu’il a composé : beaucoup de crânes, d’os, de membres atrophiés mais pourtant aucune page ne soulève l’estomac. Quelque affreux que soit le méchant, atroce la situation, il y a toujours un sourire ou une blague pour bloquer l’atmosphère lugubre qui aurait pu envahir l’ensemble. Non, décidément, malgré tous ses efforts, c’est un joyeux carnaval funèbre à la Tim Burton qui s’écoule à travers ces pages, rendant insensible à un massacre ou à un pacte avec le Diable...

© Soleil / Hayashida

Invraisemblable et fun, Dai Dark apparaîtra peut-être difficile d’accès pour certains, mais il ravira à coup sûr ceux qui tenteront le pari d’une histoire à la fois sombre et rocambolesque.