Le 24 octobre 2021
Une femme d’âge mûr est séduite par un jeune homme très entreprenant. Mélodrame un peu bancal signé Robert Aldrich, qui offre néanmoins un rôle en or à Joan Crawford.


- Réalisateur : Robert Aldrich
- Acteurs : Vera Miles, Joan Crawford, Cliff Robertson, Lorne Greene, Ruth Donnelly
- Genre : Mélodrame, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Columbia Pictures
- Durée : 1h47mn
- Titre original : Autumn Leaves
- Date de sortie : 1er août 1956
- Festival : Festival de Berlin 1956

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Résumé : Millecente Wetherby (Joan Crawford), la quarantaine, travaille à domicile en tapant des manuscrits. Elle a sacrifié sa vie pour s’occuper de son père malade, qui est décédé depuis. Un jour, un client lui ayant offert deux places (elle n’en utilisera qu’une) pour un concert classique, elle va exceptionnellement passer la soirée en ville. Après le spectacle, dans un restaurant, elle rencontre Burt Hanson (Cliff Robertson), un jeune homme très entreprenant.
Critique : Le récit est centré sur le personnage interprété par Joan Crawford, femme toujours séduisante qui se sent vieillir, et pense qu’aucun homme ne peut sincèrement s’intéresser à elle. Toute la première partie, plutôt réussie, montre l’héroïne constamment hésiter devant la détermination de ce jeune homme fougueux, mais dont elle se méfie, presque uniquement parce qu’elle le trouve trop jeune. La scène de la plage est à ce titre très réussie, voyant Millecente longuement hésiter dans sa cabine avant de se montrer en maillot de bain devant son prétendant. S’ensuivra un plan digne de la séquence culte de Tant qu’il y aura des hommes (From Here to Eternity de Fred Zinnemann 1954) mettant en scène Deborah Kert et Burt Lancaster : un hommage ?
La suite, mêlant magouilles familiales et psychanalyse sommaire, est beaucoup moins convaincante. Autant on pouvait comprendre les réticences de Millecente à accepter Burt, autant il est incompréhensible de la voir subir toutes les humiliations, volontaires ou pas, qu’il lui fait endurer.
Robert Aldrich, plus à l’aise dans des productions plus musclées, s’est probablement fourvoyé dans ce mélodrame tout de même bien ampoulé. Ce qui n’empêcha pas le film de recevoir le Lion d’argent de la meilleure mise en scène au festival de Berlin 1956.
Si Cliff Robertson peine à convaincre dans un rôle certes difficile, on remarque la prestation de Vera Miles dans un second rôle de sacrée garce qui cache bien son jeu.
Bien que profitant d’un rôle taillée sur mesure pour elle, Joan Crawford, cinquante-deux ans à l’époque du tournage, se surpasse dans la délicate incarnation d’une femme mûre prête à tout pour sauver son couple.
PS : A noter, que le film a d’abord été exploité en France sous le titre Tempête d’automne. La chanson du générique, que l’on ré-entend plusieurs fois, est une adaptation des Feuilles mortes de Prevert et Kosma chantée en anglais par Nat King Cole