Faire face - Ida Lupino - critique

Critique : En 1949, l’actrice Ida Lupino, productrice d’Avant de t’aimer (Not Wanted, avait dû terminer le film, suite à la défection de son réalisateur Elmer Clifton, tombé malade. Toujours productrice, elle proposa de réaliser seule Faire face (toujours coécrit et coproduit avec Collier Young), où elle convoqua de nouveau les acteurs Sally Forrest et Keefe Brasselle.
Encore une fois, elle choisit un thème social peu prisé dans le cinéma américain de cette époque. Il arrive à Carol la danseuse ce qu’il peut arriver de pire dans son métier : la perte de l’usage de ses jambes. On va donc suivre le douloureux parcours de la jeune femme dans un centre de rééducation où elle va passer par toutes les étapes liées à sa nouvelle situation : refus de la maladie, isolement où même ses proches sont écartés, méfiance à l’égard du corps médical, puis premiers résultats positifs et arrive l’amorce de la résilience. Toujours soutenu par son compagnon, qu’elle convainc pourtant de chercher une autre partenaire, Carol réussira t-elle a surmonter son drame personnel ?

Tout en respectant les codes convenus de son époque, la cinéaste place son récit dans le monde du handicap, rarement évoqué, sans en édulcorer les conséquences, y compris les difficiles séances de réduction. Une scène, relatant une soirée où tous les danseurs sont en fauteuil roulant, isolant ainsi les rares "marcheurs", est tout à fait étonnante.

Ida Lupino, qui poursuivrait sa carrière d’actrice, confortait son réel talent salutaire de cinéaste, dans un cinéma américain de l’après-guerre quasi exclusivement dominé par les hommes.

Le couple Sally Forrest/ Keefe Brasselle ne sera jamais réformé, mais Ida Lupino retrouvera Sally Forrest une dernière fois dans Jeu, set et match (Hard, Fast and Beautiful), qu’elle tournera en 1951.