Le 22 août 2012
- Acteur : Sylvester Stallone
Entre triomphes vertigineux et bides abyssaux, retour sur les 40 ans de cinéma de l’"Etalon Italien".
Entre triomphes vertigineux et bides abyssaux, retour sur les 40 ans de cinéma de l’"Etalon Italien".
Erotisme
Stallone commence sa carrière désapé dans un nanar pseudo érotique qui lui collera à la peau une fois la gloire arrivée en 1970. C’est les années VHS qui commencent et cette micro production de Morton Lewis fera recette en tant qu’inédit vidéo.
A la recherche de la gloire
Stallone n’est pas, mais cherche à devenir. Il fait le tour des castings et décroche des apparitions chez Woody Allen (Bananas), chez Alan J. Pakula (Klute), dans le notoire Mandingo de Richard Fleischer, dans Adieu ma jolie aux côtés de Mitchum et Rampling, Cannonball de Paul Bartell avec David Carradine, tout cela entre 1970 et 1976.
Les films noirs
Que seraient les années 70 sans les drames politiques et les polars urbains noirs dont Scorsese s’était fait le chantre ? Stallone se fait une petite réputation dans le genre avec notamment Rebel (No place to hide, en VO) de Robert Allen Schnitzer, son premier grand rôle, l’implacable F.I.S.T. de Norman Jewison, La taverne de l’enfer qu’il réalise lui-même après Rocky, sur la survie de trois frères d’origine italienne dans les ghettos ritals du new-york des années 40, et le thriller Les faucons de la nuit de Bruce Malmuth en 1981. Ces films ne sont pas forcément des cartons en salle, mais la vidéo et les nombreux passages télé aident à installer le mythe Stallone !
Les Rocky
Sur un scénario personnel signé par l’acteur d’origine italienne, John G. Avildsen réalise Rocky en 1976 et suscite l’engouement des critiques et celui du public. Le film devient le maître étalon dans le domaine du drame sportif et impose la figure solitaire du boxer abîmé. Rocky, héros accablé des bas quartiers, devient un personnage récurrent du cinéma pour une franchise forte de 6 films. Le deuxième épisode réalisé par Stallone en 1979 marque moins l’attention, mais le 3, L’oeil du tigre en 1983 et surtout Rocky 4 en 1985 installe le comédien dans la célébrité absolue ! Ils figurent parmi les plus gros succès de sa filmographie ! Rocky 5 en 1990 intervient trop tard, quand le comédien est exsangue. Le reboot, Rocky Balboa apporte un nom à la franchise et redore le blason terni de la star, devenant son premier effort positif après une litanie de 10 ans de fiascos consécutifs !
Rambo
Le drame Rambo de Ted Kotcheff, symbole post traumatique de la guerre du Vietnam qui hante l’Amérique du début des années 80, installe une nouvelle figure mythique du cinéma américain en 1983. Hollywood transforme le héros musclé en une machine à fric en 1985 avec Rambo 2 : la mission, probablement le plus gros tabac de Sylvester avec Rocky 4, au box-office mondial. Gros dérapage néanmoins en 1989 avec un 3e volet lamentable. Rambo est devenu un héros de série B qui, sur les terres afghanes, nous désole. En 2008, le reboot John Rambo s’amuse des codes du genre avec une violence burlesque et devient ainsi le deuxième meilleur segment de la saga.
Stallone et ses gros bras
Devenu star de la Cannon, mini major improbable spécialisée dans la série B d’action (les films de Ninja avec Michael Dudikoff, les Portés disparus avec Chuck Norris, et quelques navetons avec Dolph Lundren...), Stallone tourne a peu près n’importe quoi à partir de 1986 : Cobra de George P. Cosmatos, où il rencontre son épouse Brigitte Nielsen, est risible et s’écrase au B.O. sans laisser de franchise derrière lui, Over the top touche le fond avec ses concours routiers de bras de fer ! Haute sécurité de John Flynn est un polar carcéral dont tout le monde se fout et "Sly" le vit très mal. On est en 1989.
Second souffle dans la comédie
A bout de souffle, l’action star des années 80 peine à se remettre sur les rails alors que le genre gonflé à la testostérone est relégué au seul marché de la vidéo. Il s’en remet aux mauvais conseils de son agent et s’égare dans la comédie. L’embrouille est dans le sac de John Landis est un remake d’un film avec Louis de Funes (Oscar), personne ne le verra, et Arrête où ma mère va tirer de Roger Spottiswoode en 1991, buddy movie où son personnage s’associe à sa mère dans l’action, ne retrouve pas la force de Tango & cash ses premiers pas dans l’action humoristique. C’était chez Konchalovski en 1989.
A noter que l’idole des années 80 fera un clin d’oeil à ses fans français dans Taxi 3 de Gérard Krawczyk en 2003...
Nouvelles tentatives de résurrection
Que faire pour revenir sur les devants d’une scène qui ne vous veut plus ? En revenant aux sources, là où vous avez excellé dans le passé... l’action, bien sûr. Grâce à l’efficacité de Renny Harlin, Stallone retrouve provisoirement la crédibilité d’antan dans Cliffhanger, traque au sommet. Le film le remet en selle pour 5 ans. Hollywood a de nouveau confiance en ses gros bras et lui confie les premiers rôles dans Demolition Man aux côtés de Wesley Snipes (pas trop mal, le public répond présent), L’expert de Luis Llosa avec Sharon Stone (les producteurs s’y retrouvent à peine, mais on a vu pire), Judge Dredd de Danny Cannon (le désastre de l’été 1995 !), Assassins de Richard Donner avec Antonio banderas et Julianne Moore écrit par les Wachowski, un nouveau flop qui met à plat notre star de l’action ! Le très médiocre Daylight de Rob Cohen, en pleine vague des films catastrophes, enterre un peu plus le comédien. Accablé par cette série d’échecs cuisants, Stallone ne trouve la rédemption qu’avec Copland de James Mangold en 1997, un film sombre, mélancolique, qui renvoie au Stallone introspectif des débuts. La critique applaudit, le public fait mine d’y aller, mais ce n’est pas suffisant pour relancer la carrière du bodybuildé.
Dix ans de déchéance
Le pire commence pour la star de Rambo et Rocky dans les années 2000. Celui qui connaissait la gloire à plus de 100 millions de dollars USA durant la décennie des années 80 en est réduit à des chiffres improbables à 30 millions de dollars (Driven de Harlin en 2001) ! Voire en-dessous des 20 millions (Get Carter de Stephen Kaye en 2000). Ou à des inédits vidéo (Mafia love de Martyn Burke en 2002). Que dire également des 25.000 dollars des Maîtres du jeu de Damian Nieman en 2003 ou des 79.000$ de Compte à rebours mortel de Jim Gillespie où il s’essaie au polar horrifique. Oui, là on ne parle plus en millions, vous avez bien lu... mais il s’agit bien d’une poignée de dollars. Stallone est has been, oublié, d’un autre temps que la jeunesse aime qualifier d’ancestral !
Retour en grâce
C’est grâce aux deux franchises qui l’ont installé au panthéon que Sylvester Stallone parvient à retrouver la dignité en 2006 et 2008. La vedette ne laisse plus personne le diriger et reprend les choses en main, caméra à la main. Il tourne avec des budgets moindres et en toute humilité l’émouvant Rocky Balboa et s’amuse de son image patriotique dans John Rambo. Le public se souvient de qui il était et aussitôt la nostalgie des années 80 s’empare des salles. Malin et généreux, Stallone profite de ce moment de grâce et offre à ses potes de vivre l’opportunité de partager cette résurrection. Schwarzenegger, Jason Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Van Damme, Bruce Willis, Chuck Norris... font partie de son Unité Spéciale dans Expendables 1 ou 2, ou bien dans les deux... Des succès en salle que vous connaissez bien !
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Galerie Photos
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