En exclusivité au Festival Nouvelles d’Images d’Iran 2019
Le 9 décembre 2019
Un film culturellement très ancré, mais qui parvient à évoquer la difficulté, pour certaines femmes, de conquérir leur émancipation sociale et affective, dans une société âpre, impactée par le pouvoir des hommes et la complicité des femmes elles-mêmes.
- Réalisateur : Roqiye Tavakoli
- Genre : Drame
- Nationalité : Iranien
- Distributeur : Farabi Cinema Foundation
- Durée : 1h17mn
- Titre original : Mothering
- Date de sortie : 13 décembre 2019
- Festival : Festival Nouvelles Images d’Iran 2019
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Résumé : Deux sœurs habitant la ville de Yazd, situé en bordure du désert. L’une a abandonné son amoureux et l’autre a été abandonnée par son amoureux. Ensemble elles font face à tous les problèmes et avancent, jusqu’au jour où...
Notre avis : L’une est peintre, elle a quitté son mari pour le moins de mauvaise foi. L’autre est institutrice, amante d’un homme qu’elle a du mal à rencontrer, à cause de la contrainte sociale, et qui la délaisse. Elles sont sœurs. Entre les deux, il y a deux enfants, dont cette petite fille incroyable qui se cache pour se maquiller, conteste doucement les tâches domestiques lui incombant déjà ou met les talons hauts de sa mère, tout en gardant les cheveux à l’air. Il y a aussi cette vieille tante qui veille sur ses nièces et petits neveux, comme une gardienne de leur liberté sentimentale. Ça pourrait être une simple histoire de femmes, de déceptions amoureuses, sauf que nous sommes en Iran, et qu’aimer répond à des règles sociales et culturelles précises.
Le film traite des classes bourgeoises. La question sociale est totalement occultée dans ce récit féminin, sinon féministe. La réalisatrice fait le portrait d’une société totalement ambivalente, où d’un côté l’on a plaisir à se marier, et de l’autre on voit que le lien de mariage condamne à une dépendance. Ainsi, quand le drame survient au milieu de ces deux sœurs, une fois plus, la survie de l’une d’elle est interrogée par le filtre et l’illusion de son mari abandonné, qui pourrait la sauver. Il y a un choix de mise en scène résolument sacrificiel, où la mort semble la seule issue à la difficulté d’être et d’aimer pour les femmes.
Voilà un cinéma très tragique, sans doute un brin trop pleurnichard. Peut-être le signe d’un pays, l’Iran, qui ne parvient pas à trouver des raisons suffisantes au bonheur. Le film propose une forme de déterminisme au malheur, qui transcende le projet individuel des personnes. Le malheur ou la résignation apparaissent comme inéluctables dans ce récit familial. Il faut donc que le pire se produise pour que la raison gagne l’esprit des gens. Grave constat d’une société traversée par une forme de néo-romantisme. Mais le projet ne démérite pas. Cette première œuvre de Roqiye Tavakoli devrait faire des émules.
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