Le 29 mai 2022
Un adolescent, entre deux gendarmes, se remémore ce qu’il a vécu les semaines précédentes. François Ozon donne une belle illustration des premiers amours, avec un superbe duo de jeunes acteurs inconnus.
- Réalisateur : François Ozon
- Acteurs : Valeria Bruni Tedeschi, Isabelle Nanty, Melvil Poupaud, Benjamin Voisin, Félix Lefebvre, Philippine Velge
- Genre : Drame, Romance, LGBTQIA+, Teen movie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Durée : 1h40min
- Date télé : 26 juin 2024 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 14 juillet 2020
- Festival : Festival de Cannes 2020
Résumé : Côte normande, Été 1985 : Alexis (Félix Lefebvre), 16 ans, fait une sortie en mer avec le bateau d’un copain d’école. Un orage va le faire chavirer et tomber à la mer. Un autre jeune, David (Benjamin Voisin), lui aussi en bateau, va le sauver et le remorquer.
Critique : En fait, le film commence par la fin, où Alexis est coincé entre deux gendarmes. On sait donc qu’il y a eu un drame, on ne sait pas lequel. C’est Alexis lui-même qui va nous raconter son histoire.
Cette construction en flashback instille au film une tension permanente, liée à une histoire d’amour estivale qui, a priori, ne devrait pas si mal tourner.
Adaptant et transposant le livre du Britannique Aidan Chambers, La danse du coucou ("Dance on my grave" 1982), François Ozon se replonge avec une certaine délectation dans la France des années 80, les années de sa propre jeunesse, avec son apparente insouciance (avant les ravages du sida), sa mode colorée, ou encore sa musique : on y entend évidemment la new wave (notamment le fameux "In Between Days" des Cure) et un slow de Rod Stewart, désormais rockeur assagi ("Sailing"), entre autres. Le récit fait bien évidemment écho aux souvenirs d’adolescence du cinéaste.
Alexis, jeune garçon d’origine modeste, doué pour l’écriture, rêveur et plutôt sage, va tomber sous le charme de David, sorte de feu follet issu d’une famille de petits bourgeois, qui dévore la vie par les deux bouts, boit, fume et roule très vite avec sa moto.
Les deux familles, l’entourage et les autorités feront semblant de ne pas se rendre compte de la relation homosexuelle des deux adolescents, qui resteront pour tous de très bon copains.
Si les seconds rôles sont très justes, Valeria Bruni Tedeschi en mère juive exubérante, Melvil Poupaud en prof compréhensif et Isabelle Nanty en gentille maman déboussolée, ce sont principalement les deux jeunes acteurs, Félix Lefebvre et Benjamin Voisin qui emportent l’adhésion, avec un naturel et une complicité confondants.
Ce très bon film au parfum d’été est une vraie incitation à reprendre le chemin des cinémas.
- Copyright Diaphana Distribution
Test DVD/Bluray
Sortie le 17 novembre 2020. De nombeux complètements en bonus : Entretiens avec le réalisateur et les trois jeunes acteurs principaux : d’une part en suivant le film image par image, puis face caméra, le cinéaste seul et les acteurs ensemble. François Ozon revient sur les origines de ce projet qui plonge ses racines dans un livre lu et ses propres souvenirs de jeunesse, ainsi qu’en référence à plusieurs chansons de l’époque. Après la difficile période liée à la promotion de son précédent film. "Grâce à Dieu", il souhaitait poursuivre avec un sujet plus léger, un film d’été. Les acteurs reviennent sur la bienveillance du cinéaste et le plaisir suscité par ce tournage. Suivent quelques scènes coupées et quelques répétitions filmées, ainsi que divers essais, lumières et costumes. L’inévitable bêtisier incluent certaines scènes qui auraient pu être gardées, si l’on considère leur spontanéité. Un florilège des affiches non retenues (cf voir images jointes). Et pour finir un court-métrage réalisé par Ozon en 1996 : "La robe d’été", choisi probablement parce qu’il se passe aussi l’été au bord de la mer. On y trouve déjà les éléments qui constituent l’univers du cinéaste : la jeunesse, les premiers émois amoureux homosexuels ou pas, une façon de filmer les corps, de jouer sur les couleurs et d’utiliser des chansons du répertoire. Ce court-métrage a été sélectionné aux Césars 1997.
"Été 85" fait partie du label "Festival de Cannes 2020" où il aurait dû être présenté en compétition officielle.
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ceciloule 19 juillet 2020
Été 85 - François Ozon - critique
Été 85 doit beaucoup à son atmosphère, à ses deux acteurs inconnus en effet, mais aussi à sa photographie. Toutes les nuances de bleu créent à l’écran une harmonie que les cœurs peinent à suivre et donnent à la réalisation une teinte surannée qui n’oublie pas de faire écho à l’universel premier amour et à la déchirure qui s’en suit (j’en parle plus longuement ici : https://pamolico.wordpress.com/2020/07/19/ete-85-francois-ozon/)