Notre avis : C’est sous la direction d’un chef motivé que l’orchestre national d’Ile de France ouvre cette soirée par Les Noces de Figaro, de Wolgang Amadeus Mozart, manière en quelque sorte, d’introduire le chaleureux concerto Aconcagua, crée en 1979, par Astor Piazzola.
Il est interprété par Pern Arne Glorvigen, soliste, qui a découvert le bandonéon à l’âge de 25 ans et qui est devenu, dès lors, un véritable spécialiste de cet instrument jouant aussi bien de la pop que du baroque classique.
Le bandonéon à la sonorité particulière, a vu le jour en Allemagne dans la première moitié du 19ème siècle et n’a vu son arrivée en Argentine qu’à la fin de ce même siècle. Il deviendra alors l’instrument emblématique du tango, puis retrouvera vigueur grâce à Astor Piazzola.
On est de suite frappé par l’évidence de ce mariage qui, de prime abord, semble hors normes, pourtant les instruments de l’orchestre répondent avec audace aux rythmes de la Milonga sur lesquels sont basés cette composition. Tout au long du concerto, la harpe, les violons et la grosse caisse accompagnent le bandonéon et nous invite à voyager dans un lieu qui pourrait se situer du coté de Buenos Aires et sous la brume épaisse de la ville de Vienne.
On est amusé d’assister à la direction d’orchestre de Christian Arming, véritable ballet de contorsions, vire voltages, bras en l’air, petits gestes courbés vers le sol, sauts vers les archets et bonds secs. Il est exalté. On se prend à voir en lui la rock star d’un groupe certes classique, mais d’un groupe quand même.
En troisième partie, retour vers la rigueur viennoise avec la Septième Symphonie en la majeur op. 92 de Ludwig Van Beethoven, véritable succès lors de sa création en 1813, ce morceau clôture en beauté cette soirée entraînante.