Le 20 septembre 2018
Certainement pas un chef-d’œuvre, mais un de ces films de prestige trop gras et explicites, qui fascinera les amateurs de grands sentiments et les nostalgiques d’un Hollywood disparu.
- Réalisateur : Mark Robson
- Acteurs : Paul Newman, Joanne Woodward, Ina Balin, Myrna Loy
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Twentieth Century Fox France
- Editeur vidéo : ESC Éditions
- Durée : 2h29mn
- Box-office : 11.336.000$ (recettes USA) / 298 970 entrées France / 84 523 box-office P.P.
- Titre original : From the Terrace
- Date de sortie : 21 octobre 1960
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– Sortie DVD et Blu-ray : le 18 septembre 2018
Résumé : Rejeté par un père autoritaire, David Eaton, arrivé à l’âge adulte, se rebelle. Refusant de reprendre l’usine familiale, le jeune homme ambitieux préfère se lancer dans une carrière de businessman à Wall Street. Mais David, qui a a du mal à exprimer ses sentiments, doit affronter une série de problèmes personnels. Il se brouille avec son épouse infidèle, Mary, et tombe lui-même amoureux d’une jeune fille, Natalie. Pendant ce temps, sa mère Martha sombre dans l’alcoolisme.
- Copyright Twentieth Century Fox
Notre avis : Du haut de la terrasse appartient à la fois à la seconde partie de carrière de Robson, c’est à dire la moins bonne, et à une veine hollywoodienne singulière, celles des drames familiaux de prestige (A l’est d’Éden, Celui par qui le scandale arrive). Tout y est fait pour provoquer l’admiration, de l’interprétation aux couleurs opulentes en passant par la longueur ou la notoriété du roman adapté. Il faut bien le dire, c’est aujourd’hui ce qui nous dérange, parce que cela donne des œuvres bavardes, longues et souvent dénuées d’ambiguïté et qu’à moins d’un grand cinéaste (Minnelli, exemplairement), l’académisme empèse fréquemment ces productions datées. Mark Robson n’a de toute évidence pas les épaules pour transcender pareille saga, mais au moins ne démérite-t-il pas, soignant telle séquence (le sauvetage de l’enfant), utilisant au mieux les grandes demeures froides.
Pour autant, si l’on met de côté la lourdeur de l’ensemble et décidément ces dialogues sans fin et redondants, on suivra sans déplaisir le parcours d’Alfred, impeccablement incarné par Paul Newman, depuis son retour de la guerre jusqu’à sa réussite professionnelle et ses déboires amoureux. Le scénario est très efficace dans les tensions, entre Alfred et son père, puis entre Alfred et sa femme. Il l’est un peu moins quand le récit s’assagit, même si la liaison entre Alfred et Natalie n’est pas exempte de délicatesse. C’est que les longues explications, les confessions toujours noyées dans une musique assez sirupeuse diluent l’intérêt du film qu’une durée excessive handicape encore. Deux heures et demie, c’est trop même pour une saga se déroulant sur plusieurs années : malgré des ellipses fortes, les scènes semblent souvent étirées et manquent de nervosité.
Alors que reste-t-il qui nous retienne devant l’écran ? L’interprétation, sans doute ; les grands sentiments dramatiques, sûrement. Mais aussi quelques séquences fortes comme les photographies prouvant l’adultère ou la froide première rencontre avec les futurs beaux-parents.
En creux, on peut également s’amuser de la critique du rêve américain : Du haut de la terrasse s’attaque bravement aux institutions (le couple, la parenté, la réussite) et à ce qu’elles charrient d’hypocrisie ; à ce titre, le long discours final d’Alfred sonne le glas des illusions d’un pays prospère et dominateur, embourbé dans une fausse morale et la recherche effrénée de l’argent. Ne serait-ce que pour cette leçon et le témoignage d’un genre défunt, on peut regarder ce film plantureux et, malgré une fin mielleuse, plutôt pessimiste.
Les suppléments
Frédéric Albert Lévy défend le film et analyse les raisons de son quasi-oubli. C’est souvent convaincant, parfois un peu tiré par les cheveux, mais comme ce monologue chapitré repose sur une belle connaissance du sujet, on prolongera avec profit la vision du métrage en passant d’un thème à l’autre (la sexualité féminine, l’hypocrisie, les figures mythiques) (40mn).
L’image :
Malgré un grain parfois très visible, la copie est soignée, et rend compte de la richesse des couleurs. Des forêts aux intérieurs luxueux, des yeux bleus de Paul Newman aux faste des soirées, tout est clinquant et soyeux.
Le son :
Pas de parasites, les dialogues sont un peu sourds, ils manquent d’ampleur, mais restent parfaitement audibles et permettent de saisir les nuances d’acteurs chevronnés. La musique omniprésente garde de sa puissance malgré l’âge du film.
- Copyright Twentieth Century Fox. Tous droits réservés.
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