Disparition de Sanpei Shirato, mangaka emblématique de la revue Garo

L’éditeur de Sanpei Shirato Big Comic a annoncé le 26 octobre le décès du mangaka. Sanpei Shirato est une figure du manga au Japon. À l’image d’autres artistes de cette génération comme Shigeru Mizuki, Sanpei Shirato commence sa carrière comme peintre de kamishibai (théâtre ambulant de papier où un narrateur raconte une histoire en faisant défiler des images) au début des années 1950, avant d’écrire pour le réseau des librairies de prêt. Il est l’un des premiers contributeurs de la revue japonaise d’avant-garde Garo fondée en 1964, laquelle tire son nom d’un personnage de Shirato.

Sanpei Shirato était l’une des grandes figures du gekiga (littéralement « dessins dramatiques »), ces mangas qui s’adressent aux adultes et aborde des sujets plus sensibles. Influencé par le marxisme, Sanpei Shirato questionne dans son œuvre les inégalités sociales et met en évidence des personnages qui résistent à l’oppression. L’essentiel de ses mangas sont des récits historiques centrés sur les ninjas, qui éclairent le lecteur sur l’histoire du Japon par la précision de leur reconstitution. Considéré comme son chef-d’œuvre, Kamui-den est le seul manga de Sanpei Shirato à avoir été traduit en langue français, et il est malheureusement indisponible dans les librairies. Kamui-den met en scène Kamui, un paria qui choisit de devenir ninja et s’oppose au système très hiérarchisé de caste de l’ère Edo (1603-1868). Véritable chronique sociales, la série est une reconstitution précise de l’époque Edo.

Auteur d’une œuvre prolifique qui a influencé plusieurs générateurs d’artistes, Sanpei Shirato reste comme une figure majeure du gekiga.