Jeux de dupes
Le 26 avril 2012
Désir naît de la rencontre impromptue entre deux protagonistes "antagonistes". Le résultat à l’écran mélange espièglement le génie verbal de Lubitsch au mélodrame cher à Borzage.
- Réalisateur : Frank Borzage
- Acteurs : Marlene Dietrich, Gary Cooper, John Halliday
- Genre : Romance, Comédie romantique
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h29mn
- Titre original : Desire
- Date de sortie : 29 avril 1936
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Désir naît de la rencontre impromptue entre deux protagonistes "antagonistes". Le résultat à l’écran mélange espièglement le génie verbal de Lubitsch au mélodrame cher à Borzage.
L’argument : Une belle et jeune aventurière se sert d’un innocent jeune homme pour voler un collier chez un grand bijoutier parisien et couvrir sa fuite...
Notre avis : Désir est représentatif du cinéma américain des années 30 et plus particulièrement de la "screwball comedy", entamée avec le génial New York-Miami de Capra qui marquait les prémices de ce genre caractérisé par des dialogues d’une virtuosité inégalable et récités à un rythme déchaîné. Sans atteindre le génie des fleurons de cette catégorie (Cette sacrée vérité et surtout L’impossible Monsieur Bébé), ce désir plus qu’enviable marque les retrouvailles du couple Dietrich-Cooper, autrefois à l’affiche de Coeurs brûlés réalisé par le pygmalion de l’actrice d’origine allemande (sur une période de cinq ans, elle tourne à sept reprises et de manière consécutive sous la direction de Josef von Sternberg ).
Quant à Gary Cooper, il a déjà été dirigé par Frank Borzage dans L’adieu aux armes, un des sommets du film d’amour. Si ce dernier - que l’on considère comme le fils spirituel de Griffith - figure en tant que réalisateur, Ernst Lubitsch - non content de n’être que producteur - en assura partiellement la mise en scène marquée par sa touche reconnaissable entre mille (la célèbre "Lubitsch’s touch"). Par la même occasion, il collabore à nouveau avec Gary Cooper (après Si j’avais un million et Sérénade à trois). Lubitsch instaura la comédie sophistiquée à Hollywood ; celle-ci est assez semblable à la "screwball comedy" (toutes les deux se rattachant à la comédie sentimentale). Dès la première apparition de Cooper, la vitesse est enclenchée, à tel point que l’allure désirée ne faiblira nullement jusqu’au générique final. D’un côté, l’ingénieur automobile qu’il interprète, Américain consciencieux de passage à Paris pour son travail, se voit accorder des vacances en Espagne. De l’autre, une prétendue comtesse aussi séduisante que roublarde dont la spécialité est l’usurpation dans le but de subtiliser les bijoux les plus prisés de la capitale française. Justement, leur route se croisera à la douane franco-espagnole.
Tout son subterfuge pour arriver à ses fins (voler un collier des plus onéreux) est un modèle du genre qui allie le jeu grandiose de Dietrich et des seconds rôles incisifs qui l’entourent, le raffinement des décors, et toute la finesse des dialogues à double sens. Malgré leurs divergences, l’amour fou (Borzage oblige) les réunira en dépit des duperies qu’ils se sont évertués à mettre en scène. Si l’on regrettera l’épilogue un brin trop moralisateur, l’alchimie entre Lubitsch et Borzage fonctionne plutôt bien. Il faut dire qu’ils sont aidés par deux stars au faîte de leur art (alors que ce n’est que la première expérience de Marlene Dietrich dans un film américain).
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