Le 6 décembre 2022
Une danseuse new-yorkaise, épouse un riche propriétaire terrien au grand dam de sa famille. Frank Borzage, une fois n’est pas coutume, rate ce mélodrame invraisemblable et ennuyeux qui a pour principal objectif de mettre en valeur la star du studio Joan Crawford.


- Réalisateur : Frank Borzage
- Acteurs : Melvyn Douglas, Joan Crawford, Margaret Sullavan, Allyn Joslyn, Robert Young, Fay Bainter, Hattie McDaniel
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Metro-Goldwyn-Mayer
- Durée : 1h16mn
- Titre original : The Shining Hour
- Date de sortie : 10 mai 1939

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Résumé : Fils d’une famille de propriétaires terriens, Henry Linden (Robert Young) se rend à New-York pour retrouver son frère David (Melvyn Douglas). Il compte le désapprouver car ce dernier s’apprête à épouser Olivia (Joan Crawford), une danseuse de cabaret.
Critique : Après un préambule classique, mais pas désagréable à New-York, où le frère réfractaire qui malgré lui, tombe sous le charme de sa future belle-sœur, le récit va se déplacer sur les terres de la famille Linden. À partir de là, on va assister à un mélodrame familial basique, au thème vu et revu, mais particulièrement ennuyeux, dont la statique ne masque pas l’origine théâtrale. La belle danseuse, pas du tout dévoyée comme pressentie, rejetée à priori, dès son arrivée à la propriété, fait tout, mais en vain, pour s’attirer les bonnes grâces de sa nouvelle famille, notamment son acariâtre et célibataire belle-sœur Hannah (Fay Bainter).
À partir de là, on comprend mal les attitudes des uns et des autres : qu’attend donc une danseuse new-yorkaise transplantée à la campagne où elle n’est pas la bienvenue ? Son nouveau mari, l’esprit visiblement ailleurs, semble ne se rendre compte de rien ; le beau-frère, obnubilé par le charme d’Olivia, en oublie qu’il est lui-même marié. Quant à Judy (Margaret Sullavan), sa femme, pas rancunière, elle va étonnamment se prendre d’amitié pour cette rivale inattendue. Seule Hannah la sœur aînée montre clairement sa désapprobation, mais avec un comportement quasiment hystérique dont on comprend mal les excès.
Les scènes s’enchaînent sans grand intérêt jusqu’à un final dont le ridicule atteint une belle apogée.
Il est étonnant que cet indigeste mélodrame, probablement destiné à mettre en valeur Joan Crawford, star de l’époque, soit dû à Frank Borzage spécialiste du mélodrame, autrement plus inspiré dans nombre de ses autres réalisations.
À noter dans le rôle de la fidèle domestique, la plantureuse et riante Hattie McDaniel, qui se distinguera l’année suivante dans Autant en emporte le vent (Gone with the Wind), pour une interprétation qui lui vaudra l’Oscar 1940 de la meilleure actrice dans un second rôle. Ce sera la première actrice afro-américaine à recevoir un Oscar
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