DC Univers Rebirth : Le Badge - La chronique BD

L’objet est étrange. Et pourtant il incarne parfaitement l’univers des Watchmen. Le badge est jaune et souriant, tâché de sang. Soit l’emblème parfait de l’œuvre de Moore, dont l’impact sur les super-héros industriels de DC ou encore de Marvel, est puissant. Il fallait un pont entre ces deux espaces-temps fictionnels, celui-ci est malicieux, évident. Un badge pour les trouver. Un badge pour les amener tous et dans les ténèbres les lier. C’est du moins ce vers quoi tend l’objet démoniaque, brouiller les pistes, inviter le mystère, redistribuer les cartes et les univers.

Même s’il soulève plus de questions qu’il n’en résout vraiment, ce Batman Rebirth est en réalité la première vraie introduction à la fusion possible de l’univers DC avec celui des Watchmen. Le conflit est donc imminent et le sablier du temps commence à s’égrainer, comme toujours côté Watchmen. Batman et Flash participent donc à ce crossover, pris dans un tourbillon temporel pour remonter inlassablement leurs vies (familiales) et les conséquences de leurs actes (l’ombre du Flashpoint est toujours présente). La question fondamentale : d’où vient ce badge retrouvé dans la Batcave ? demeure entière donc, mais les enjeux sont déjà bien dressés.

On traite cette question hitchcockienne comme un vrai polar classique mené par deux enquêteurs d’exception que sont les deux héros, chacun dans son style. Visuellement ce Rebirth est plutôt ébouriffant et le slide entre les mondes réserve son lot de planches magnifiques sur le fameux tapis cosmique, grâce à des dessins inspirés de Falbok et Porter. Reste maintenant à rentrer dans le vif du sujet.