Le 10 août 2020
Ils sont assez peu nombreux pour être montrés du doigt : les films de SF français. C’est un réalisateur canadien, Daniel Roby, qui se lance dans l’exercice avec une réelle ambition. Pari réussi ?
- Réalisateur : Daniel Roby
- Acteurs : Romain Duris, Olga Kurylenko, Michel Robin, Anna Gaylor, Fantine Harduin, Alexis Manenti
- Genre : Science-fiction
- Nationalité : Canadien
- Distributeur : Mars Distribution
- Durée : 1h29mn
- Date télé : 15 septembre 2023 21:00
- Chaîne : OCS Choc
- Date de sortie : 4 avril 2018
Résumé : Le jour où une étrange brume mortelle submerge Paris, des survivants trouvent refuge dans les derniers étages des immeubles et sur les toits de la capitale. Sans informations, sans électricité, sans eau ni nourriture, un couple tente de survivre à cette catastrophe et de sauver leur fille... Mais les heures passent et un constat s’impose : les secours ne viendront pas et il faudra, pour espérer s’en sortir, tenter sa chance DANS LA BRUME...
Critique : Les images qui avaient filtré montraient un Paris envahi par une brume étrange, et un homme, Romain Duris, héros d’un jour, fuyant le phénomène au pas de course. Duris avait déjà été associé à une transformation architecturale de la capitale française dans le Peut-être de Klapisch, dont l’action se déroulait dans les rues ensablées de Paris. Il réitère donc avec un autre type de proposition, une vraie promesse de fantastique, au concept météorologique classique : et si on ne pouvait plus vivre à la surface de la Terre ? Un canevas bien connu des amateurs du genre qui a donné lieu à de nombreux types de traitement. Le brouillard de Carpenter, par exemple, qui porte en lui les vestiges monstrueux d’un passé vengeur, puis, plus tard, la brume de King/Darabont, synonyme de porte ouverte vers un monde extraterrestre, gorgée de monstres effrayants. Et tant d’autres qui utilisent le procédé comme catalyseur de peur et de renfermement de la société ou d’un autre microcosme à échelle planétaire/locale.
- (C) Mars Distribution
L’originalité de Dans la brume réside en premier lieu dans son décor parisien, mais aussi dans son choix de s’intéresser à un foyer moderne et singulier : parents séparés et fille atteinte d’une maladie incurable qui la condamne à vivre dans une capsule de (sur)vie et ne jamais voir la lumière du dehors. En tirant malicieusement parti de cette idée, des plans d’une réelle beauté plastique traversent le film de part et d’autre. Les rues parisiennes emplies d’un brouillard épais répondent à la capsule/chambre de la jeune fille, véritable incursion de SF dans un appartement haussmannien.
- (C) Mars Films
Cette dichotomie, on la retrouve tout au long du récit qui tente de faire le grand écart entre le pragmatisme très terre-à-terre de la survie et cet élément fantastique qui la met en péril, moteur de l’action. Très appliqué, le cinéaste s’attache à ne pas faire dans le sensationnel. Le “héros” se prend des raclées tout le temps, sa femme ne brille pas non plus par sa puissance athlétique. Ils sont des gens lambda, avec néanmoins de l’ingéniosité mais loin des poncifs du genre, de surhommes musclés et plein de bravoure.
- (C) Mars Films
Le récit est ultra rythmé car sans électricité, il ne reste que peu de temps de batterie pour la capsule de survie de la progéniture malade. Avec cette épée de Damoclès - et cette astucieuse idée de scénario - au-dessus des héros, il faut penser vite, agir vite. Et commettre de nombreuses erreurs évidemment.
- (C) Quad - Section 9 - TF1 Studio
Pris dans le premier degré qui le caractérise, on a parfois l’impression que le projet s’arrête un peu à l’état d’exercice. Dans la brume ne prend pas de risque, visite tout ce qui est requis dans ce genre de films. Si les personnages sont plus humains, plus proches de nous qu’à l’accoutumée, la structure du film, elle, est calibrée comme il se doit et nul doute que, s’il s’agissait d’une production américaine avec budget adapté, on aurait été déçu qu’il n’aille pas sur des terrains plus périlleux, plus durs. Mais il faut aussi faire avec les contraintes de son industrie. Et les tentatives, même si le Canada est ici coproducteur, sont très rares dans nos contrées. Et qui dit rare dit risqué. Qui dit risque dit peu de moyens. Avec le budget dérisoire pour un film de SF (9 millions d’euros) qui est celui de Dans la brume, Roby en tire tout ce qu’il peut et signe un film d’une sincérité désarmante. Il ne démord pas de sa ligne toute tracée et avec l’application de l’écolier qui veut faire bien, montre à tous qu’il existe bien une manière de faire dans l’économie qui est la sienne. On accroche à plusieurs moments, on râle un peu sur le manque d’ampleur de l’ensemble certes. Mais dans l’intention, dans le soin apporté à l’œuvre, Dans la brume approche une forme d’exemplarité.
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breizh29 30 juillet 2018
Dans la brume - la critique du film
Emballé et curieux par le pitch au 1er abord, je me suis vite méfié (sf + français = souvent mauvais mélange).
Bon ça se confirme une fois de plus ici..
Pour les fans de sf passez votre chemin vous allez être déçus car il n’en est rien ! Catastrophe plutôt, car la SEULE chose vaguement expliquée est qu’il s’agit d’une brume toxique échappée de terre (naturelle donc) suite à un tremblement de terre (naturel aussi) et sans aucune créature visqueuse et belliqueuse à la the myst. Donc point de sf je ne sais pas pourquoi tout le monde dit ça - plus vendeur ?
Bref de bonnes choses : acteurs inattendus et pas trop mauvais, à part la jeune actrice léthargique et non impliquée et rendu de la brume correct (en même temps avec 9 millions...). Point d’autres sfx !
MAIS en plus d’une mise en scène molle, plate et lambda - tf1 et téléfilm Canada on nous dit, voilà qui s’explique... - une multitude incroyable d’invraisemblances, d’incohérences et de facilités à bondir (au sens propre) gâche le scénario plus que nébuleux. On n’apprend strictement RIEN ! Facile et frustrant.
Juste 2-3 exemples : aucun secours des villes voisines par helico ! Deux enfants atteints d’une grave maladie respiratoire immunisés contre un gaz toxique (sic) capables de porter un homme à pattes au 5eme étage (re sic) ou des apnées record qu’un pro n’oserait envisager !
Il y en a tellement (vraiment) que l’intrigant scénario - volonté de mélanger intimisme et scènes d’action - vire à la série z fin de soirée tfx.
De plus les quelques scènes d’actions vues et revues n’existent que par le biais de ces facilités et invraisemblances...
Je ne parlerai pas de la fin expédiée qui se veut " trop cool on va les scotcher avec un petit twist clin d’œil " qui ne fait qu’enfoncer un peu plus le film dans le risible.
Bref amateurs de téléfilm catastrophe peu exigeants y trouveront peut-être leur compte mais pour les autres...déception assurée !
Beau gâchis dommage.
breizh29 30 juillet 2018
Dans la brume - la critique du film
A un moment donné il faut arrêter de prendre les gens pour des c*** !
Ma critique est un peu virulente mais devant tant de facilités (zéro explications, genre pilote de série TV annulée) et d’invraisemblances... On ne peut pas tolérer.