Primé au Festival de Cannes
Le 29 janvier 2013
Drame de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, cette adaptation littéraire dépouillée ne manque pas d’intérêt et a obtenu le prix de la presse internationale au Festival de Cannes.
- Réalisateur : Sergei Loznitsa
- Acteurs : Vladislav Abashin, Vladimir Svirskiy, Sergeï Kolesov, Nikita Peremotov, Yuliya Peresild
- Genre : Drame, Film de guerre
- Nationalité : Allemand, Russe, Néerlandais, Letton
- Distributeur : Mars Distribution
- Durée : 2h10mn
- Titre original : V Tumane
- Date de sortie : 30 janvier 2013
- Festival : Festival de Cannes 2012
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Critique : Trois flash-back dévoilent les caractères des personnages et nous dévoilent ce qui les a conduits à cette situation. Sergei Loznitsa souhaite intégrer plusieurs dimensions, au-delà de la reconstitution d’un drame historique : un sens allégorique suggère l’idée du néant d’une société défaite par un conflit militaire créant l’anéantissement de l’homme contraint au sacrifice par la société ; un sens moral réside dans le fait que le protagoniste finit par subir avec sérénité le sort qui lui a été désigné. Tourné en extérieurs, le film témoigne d’un dépouillement dans la mise en relief de petits ruisseaux, lacs, feuillages et autres éléments d’une nature sauvage à multiples visages. Les bruits de la forêt de la fin de l’automne au début de l’hiver accompagnent le drame humain inéluctable. Ce minimalisme visuel et sonore contraste avec l’abondance de dialogues pendant tout le récit.
Adapté d’un roman de Vasil Bykov, ancien lieutenant de l’Armée rouge pendant la guerre qui deviendra éditeur de la Pravda puis homme de lettres à succès, Dans la brume a le mérite d’aborder un sujet historique occulté par le cinéma et la société soviétiques, et à peine traité dans les années qui ont suivi la perestroïka et la chute du communisme. C’est tout à l’honneur de Loznitsa de s’être frotté à ce matériau littéraire, après le scénario de My Joy, son premier long métrage de fiction. Mais il est permis de rester de marbre face à la pesanteur de certaines situations, surtout si l’on songe aux chocs narratifs et esthétiques que constituèrent, en leurs temps, L’enfance d’Ivan de Andreï Tarkovski ou Bouge pas, meurs, ressuscite de Vitali Kanevsky. Et la brume de Loznitsa ne vaut pas les paysages dans le brouillard du regretté Angelopoulos, qui savait davantage allier lenteur contemplative et hauteur de point de vue. Ici, on est dans le pur produit de festival, honnête et sincère tout autant que cohérent, mais peu apte à susciter davantage qu’un respect poli. Présenté en fin de semaine à un public tout juste remis de la torpeur de Post Tenebras Lux, Dans la brume confirme la tonalité morose de certaines secondes parties de soirée de la compétition officielle du Festival de Cannes.
– Festival de Cannes 2012 : Prix FIPRESCI
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