L’exposition coloniale
Le 17 janvier 2007
Voyage en francophonie : un film poil-à-gratter emmené par un carré d’as d’acteurs.
- Réalisateur : Philippe Falardeau
- Acteurs : Olivier Gourmet, Jean-Pierre Cassel, Paul Ahmarani, Claudia Tagbo
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français, Canadien, Belge
- Durée : 1h45mn
- Date de sortie : 17 janvier 2007
- Festival : Festival de Cannes 2006
Résumé : Tout fout le camp dans la vie de Michel (Olivier Gourmet). Sa relation avec Alice (Claudia Tagbo), ses ambitions d’inventeur que personne ne prend vraiment au sérieux. Et, cerise sur le gâteau, ses origines : non, il n’est pas le fils d’Hervé Roy (Jean-Pierre Cassel), l’auteur à succès, mais il est né quelque part au Québec avant d’être adopté.
Notre avis : Il n’y a pas que la France qui solde son passé colonialiste. La Belgique y va aussi de sa voix, exorcisant une exposition à l’impérialisme triomphant. Le Congorama du film, c’est cette "attraction de foire" qui devait montrer aux Belges ce à quoi ressemblait la vie au Congo, leur pré carré d’Afrique. Pour Philippe Falardeau, c’est le foyer de son deuxième long métrage qui tisse des liens dans l’aire francophone entre la Belgique, le Congo et le Québec. Des pays frères dont les attaches filiales pourraient bien lier les personnages rencontrés au gré d’un récit parfois malhabile.
Falardeau voit large. Son Congorama tisonne le passé peu glorieux de la Belgique, sa folie des grandeurs qui poussa le mégalo Léopold II à déclarer le Congo propriété privée. Mais mêle aussi à ce passé historique la quête personnelle de Michel. Olivier Gourmet lui prête sa lourde stature et donne à ce "Géo Trouve-tout" belge une sensibilité à fleur de peau. Jamais chouinard, il trouve des pointes d’humanité à ce personnage écrasé par ses origines : son père (Jean-Pierre Cassel), un écrivain dont la renommée étouffe sa propension à la création et son enfance perdue dans les brumes du souvenir.
Ce sont d’ailleurs les acteurs qui retiennent l’attention dans ce film à la construction alambiqué. Congorama fait la part belle à Paul Ahmarani et Claudia Tagbo, deux acteurs que l’on aimerait voir plus sur les écrans. C’est peut-être pour eux que Falardeau s’égare dans une narration sinueuse qui, à force de brasser trop d’éléments, peine à les marier. Si Congorama en pâtit, la sensibilité des acteurs vaut à elle seule le voyage dans cette francophonie recomposée.
Galerie photos
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
Norman06 22 avril 2009
Congorama - la critique du film
Désservi par une bande-annonce idiote, ce film fin, inventif et captivant est un OVNI cinématographique. A la fois road-movie, film d’espionnage, drame familial et comédie, il mérite amplement le détour et confirme l’immense talent d’Olivier Gourmet.