Outsider : le test blu-ray

Le film : Le cinéma américain s’est toujours attaché au sport de la boxe pour y extraire et transmettre ses valeurs et ses success story, au point de construire un mythe en la personne de Rocky Balboa. Le filon a été exploité jusqu’à la moelle, et continue aujourd’hui avec la saga Creed à en devenir, et c’est gentiment que Outsider demande sa part du gâteau, en surfant sur ce succès pour raconter l’origin story de ce personnage culte à travers le véritable boxeur qui a inspiré Rocky. Car plus qu’un biopic sur un gars un peu nobody (hormis aux Etats-Unis apparemment), le film de Philippe Falardeau se lie surtout à cette réalité dans laquelle le film Rocky a existé, auréolé d’un triomphe international, et a grandement influé sur la vie de Chuck. En 1h35 de film, seules les 40 premières minutes font abstraction de l’existence de ce classique du cinéma tandis que le reste s’y rattache à chaque instant. L’intérêt est donc précisément là ; Outsider aurait très bien pu s’arrêter au moment où Wepner apprend qu’il est la source d’inspiration de Rocky (avec happy end à la clé), sauf que Falardeau ne commet pas cette erreur, sait exactement en quoi l’histoire de ce boxeur détient le potentiel pour passionner, et se sert de cette annonce déterminante dans la vie de Chuck comme élément déclencheur. Ainsi le long-métrage se scinde réellement en deux parties distinctes, l’avant et l’après Rocky, et met en scène la décadence d’un loser du New Jersey incapable de gérer sa notoriété, loin des carcans hollywoodien en matière de sportifs héroïques. On apprécie le geste, cependant Outsider peine vraiment à créer de l’empathie pour ce boxeur assez pathétique que l’on passe notre temps à juger pour ses actes à côté de la plaque. Mis en scène avec soin mais sans vraiment d’éclat, le film ne parvient pas à élever son récit au-delà d’une certaine platitude. Pas désagréable à regarder, mais un peu vain.

Copyright : Metropolitan FilmExport

Le blu-ray :

Les suppléments :
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On est pas loin du niveau 0 avec seulement 3 minutes de soi-disant coulisses. On fera également abstraction des différentes bande-annonces Metropolitan centrées sur des films de combats.

L’image :

Les choix esthétiques pour Outsider ne feront clairement pas que des satisfaits tant le bruit envahit l’image pour coller à l’ambiance 70’s du film. Grand amateur de cet aspect argentique, on a pourtant un peu de mal avec certains plans du film, notamment ceux de nuits, avec un traitement des noirs excessivement granuleux. Mais l’artifice séduit par le contraste avec la tendance numérique actuelle et confère une vraie personnalité au film en plus d’appuyer un joli niveau de détails, même si cela doit s’opérer au détriment de certains paramètres.

Le son :

VF et VO en DTS-HD Master Audio apportent de la rondeur aux dialogues et une belle profondeur à la voix-off de Liev Schreiber. Les quelques scènes de combats et celles avec de la musique exploitent les basses comme il se doit pour un rendu immersif sans être brutal.