Flashdance
Le 17 février 2004
Calmé dans le registre de la critique féroce, Altman livre une histoire tranquille, fluide et agréable.
- Réalisateur : Robert Altman
- Acteurs : Neve Campbell, Malcolm McDowell
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Seven sept
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– Durée : 1h50mn
Calmé dans le registre de la critique féroce, Altman livre une histoire tranquille, fluide et agréable.
L’argument : Dans quelques semaines aura lieu la première du ballet "Blue Snake". Pour la troupe des danseurs du Joffrey Ballet of Chicago, c’est l’événement...
Notre avis : Robert Altman s’est toujours fait une spécialité de la fresque plurielle mordante, genre dans lequel, à travers une toile de fond précise, il stigmatise la superficialité des rapports humains et les faux-fuyants inhérents. Que ce soit l’univers de la country (Nashville), Hollywood (The player), une poignée d’Américains moyens (Short cuts), le monde de la mode (Prêt-à-porter), les patientes d’un gynécologue (Dr T. et les femmes), les aristocrates et leurs domestiques (Gosford Park), tous ont bénéficié du même regard acerbe de monsieur Altman. Certains diront que c’est un refrain. Oui, certes, mais un refrain jubilatoire, un processus impressionnant mené de main de maître par un cinéaste qui élude avec élégance le rabâchage soporifique.
Si, contrairement aux précédentes fictions d’Altman, ce Company ne bénéficie pas d’une distribution pléthorique, il ne fait nonobstant pas exception à la règle : il multiplie les micro-intrigues et scrute les angoisses secrètes des uns, les déceptions des autres. Célèbre pour avoir été l’héroïne martyre des Scream, Neve Campbell met son expérience de danseuse au profit d’un personnage hanté par un passé douloureux. Sa passade avec un cuisinier (James Franco) peut paraître artificielle mais les instants où ils sont ensemble sont des parenthèses qui permettent au récit de quitter le monde confiné de la danse pour fureter vers un registre plus sentimental. Malcolm McDowell s’illustre dans un rôle de directeur artistique pontifiant et insatisfait qui profite des autres par roublardise et manifeste à leur égard une sympathie obséquieuse.
Cependant, si la forme n’a pas changé, on note une différence notable dans le fond. Alors que jadis le trait marqué laissait planer une ombre satirique et rigolarde, Robert Altman semble s’être calmé dans le registre de la critique féroce. Peut-être un peu trop. Sans doute parce que cette fois-ci, il n’est pas l’auteur du scénario, s’inspirant du vécu de Neve Campbell. Company n’est donc pas un Altman méchant mais un Altman tiède : tranquille, fluide, agréable. Si certains se contenteront de son brio formel, les fans les plus acharnés du réalisateur regretteront une histoire inoffensive.
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