Le 16 avril 2016
- Dessinateur : Mirion Malle
- Collection : Label 619
- Genre : Chronique sociale
- Editeur : Ankama
- Date de sortie : 1er janvier 2016
- Plus d'informations : Le blog de Mirion Malle
Et c’est qui qui porte la culotte dans les médias ?
Résumé :
Professeur Mirion Malle met à mâl(e) ses séries préférées et tape dans le mille pour nous démontrer à quel point les scénarios de nos écrans sont sectaires : sexistes, homophobes, racistes et contre le handicap - appuyée par l’enquête 2014 du Geena Davis Institute sur la représentation des genres dans les médias.
De façon absolument remarquable et d’un point de vue sociologique, elle passe à la moulinette des standards du cinéma américain ainsi que les grandes séries télé de notre époque.
Vous allez tomber du haut de vos Louboutin – Mesdames - , et de vos grands chevaux princiers - Messieurs - (tiens un deuxième cliché…), et sûrement avoir envie de rendre votre écran tout noir, pour un esprit plus éclairé, après la lecture de ce pavé très documenté.
Une petit introduction théorique explique l’importance de la représentation des genres dans les médias, puis on passe à la pratique avec l’analyse de Games of Thrones, School of Rock, le concept de la friendzone ou encore, l’un des films les pires qu’il soit : Sixteen Candles.
Notre avis
Mieux vaut avoir une bonne connaissance des personnages des séries ainsi que des anglicismes, mais l’autrice détaille très bien ses propos.
Dans le fouillis des dessins (on aurait toutefois aimé un redécoupage et une meilleure cohérence dans la publication papier) de cette jeune autrice « dynamique et fraiche » (oups un cliché), on s’y retrouve forcément …
Mirion Malle est féministe, le revendique haut et fort, et publie ses états contemplatifs du genre humain sur son blog depuis déjà 2011.
A brut de dessin, dans un flux d’énergie revendicateur et pédagogue, elle parle du viol, de sexe voulu et exposé par les femmes elles-mêmes (oui mon garçon, même ta mère baise … et elle aime ça figure toi !) … de la force de ces mêmes femmes qui élèvent ces mêmes garçons qui créent ensuite le terme « Slut-shaming » pour les femmes que eux-mêmes convoitent et qui les rejettent … (entendez : la saloooopppe de Guy Bedos, celle qui s’en bat les ovaires du jugements des autres sur ses choix de vie).
Mais la dessinatrice défend aussi les hommes qui pleurent (« Ravale tes larmes ou t’es pas un homme ! »), les homos (« Hey sale PD ! »), les obèses (« qui bouffent à longueur de journée ») et la cerise sur le gâteau : les handicapés (« il est handicapé mais il est super gentil, tu verras ») … tous ces petits clichés de la pop-culture matraqués dans notre inconscient collectif à longueurs de pages, d’ondes et d’écrans.
Tous ces genres qui sont catalogués sans ménagement, ou plutôt dans la case ménage pour les femmes la plupart du temps. Hollywood n’aime pas la différence, et le genre le lui rend bien, dieu merci il y a quand même des séries qui sont approuvées par notre experte et elle nous explique pourquoi.
L’ouvrage à ce grand intérêt de nous ouvrir les yeux sur un monde pitoyablement gonflé à la testostérone (l’origine de la guerre d’Orlan, ver-suce (oui … je sais elle est facile) L’origine du Monde de Courbet) et de nous interroger sur les changements que nous voulons dans notre société …
Commando Culotte est un vrai plaidoyer contre la pensée unique-ton-genre.
« Ce petit chemin qui sent la noisette » vers l’égalité médiatique femme/ homme, dans lequel Mirion Malle propose de nous promener … on aimerait beaucoup s’y engouffrer, mais il est très long et encore bien trop parsemé de « glands » …
Pour compléter :
La fabuleuse pièce de Trinidad « Et pendant ce temps Simone Veille » sur l’évolution de la situation des femmes depuis les années 50
Le Geena Davis Institute on Gender in Media
191 pages - 15,90 €
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.