Le 5 décembre 2017
Un coffret riche pour découvrir des films, certes inégaux, mais qui témoignent d’une conception de l’homme plutôt que du genre.


- Réalisateur : René Clément
- Genre : Thriller
- Editeur vidéo : Tamasa

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– Sortie du coffret : le 7 novembre 2017
Les films : Les trois œuvres proposées se ressemblent par leur ambition, qui est de fonder l’intrigue non pas sur un canevas policier, mais, sur la base du genre, de développer des affrontements psychologiques. À ce jeu, Clément se révèle un maître, d’autant qu’il est secondé par deux scénaristes de talent, Sébastien Japrisot et Daniel Boulanger qui, pour le meilleur, explorent les relations humaines dans ce qu’elles peuvent avoir de cruel et de pervers. Tant qu’ils se tiennent à l’ambiguïté, les films sont intéressants, voire remarquables ; ils peinent davantage à convaincre sur la longueur et se terminent assez piteusement. Reste qu’on aura à cœur de découvrir dans de bonnes conditions ces métrages attachants, suffisamment singuliers pour qu’on s’y attarde. On a envie de dire que la somme du coffret est supérieure à la partie, chaque film délivrant des correspondance avec les autres.
La course du lièvre à travers les champs :
Les suppléments :
Chaque DVD est accompagné de généreux bonus, dont un en trois parties, Retour à l’enfance aussi consistant que passionnant : Denitza Bantcheva, spécialiste de Clément, y dévoile son savoir encyclopédique sur le sujet ; on apprendra beaucoup sur les thèmes (l’eau, l’enfermement, l’influence de Lewis Carroll, les faux-semblants), mais pas seulement ; les acteurs, les genèses des films, les légendes autour du cinéaste, entre autres, sont passés au tamis avec finesse. Même si on est parfois dubitatif face à son enthousiasme (sauf pour La maison sous les arbres), force est d’admirer l’intelligence de ses analyses. Denitza Bantcheva intervient deux fois (parties 1, 44mn, et 3, 13mn30). La seconde est confiée à un spécialiste de Japrisot, Jean-Marie David-Lerbet, qui ajoute son savoir mais tombe parfois dans les redites (22mn). On trouvera aussi des modules plus courts : Philippe Setbon sur Charles Bronson (17mn), Léonard Keigel sur René Clément (10mn30), Marlène Jobert interviewée (9mn), ainsi que deux bandes-annonces et une galerie photos. Quasiment rien d’anodin donc, du lourd et du solide, même si La maisons sous les arbres est moins bien traité.
L’image :
Les films ont fait l’objet d’une restauration efficace et qui respecte des parti-pris solaires (Le passager de la pluie, La course du lièvre à travers les champs), ou vaporeux (La maison sous les arbres). Pas de parasites, un rendu fidèle des couleurs.
Le son :
Le son a été également nettoyé de toute impureté et donne aux dialogues abondants et cruciaux une belle limpidité. Les musiques, plutôt mièvres, sont aussi de bonne tenue. Pour La maison sous les arbres, le DVD propose la VOST et la VF, la première étant préférable.