Rage !
Le 1er novembre 2021
Cronenberg s’inspire du Village des damnés pour un film opaque, plein de rage et de promesses qui augure le meilleur...
- Réalisateur : David Cronenberg
- Acteurs : Oliver Reed, Samantha Eggar, Art Hindle, Henry Beckman, Felix Silla
- Genre : Science-fiction, Épouvante-horreur
- Nationalité : Canadien
- Distributeur : Capricci Films
- Durée : 1h27mn
- Reprise: 3 novembre 2021
- Titre original : The Brood
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 10 octobre 1979
Résumé : En instance de divorce, Nola Carveth est placée sous la surveillance du Dr. Raglan qui a développé une nouvelle méthode controversée pour soigner les troubles mentaux. Au cours du traitement, les patients extériorisent leurs pensées refoulées sous forme d’excroissances organiques… Lorsque Frank, le mari de Nola, découvre des ecchymoses sur le corps de Candice, leur petite fille, il informe Raglan de son intention de mettre fin au droit de visite. Soudain, de mystérieuses créatures s’en prennent à Frank et à Candice…
Critique : Réalisateur de séries B horrifiques produites par une société qui travaille aussi dans le X, David Cronenberg n’est pas à la fin des années 70 le nom bien connu de chacun que l’on retrouve dans les grandes compétitions de la planète. On le retrouve dans les cinémas de quartier dédiés au genre avec des petites œuvres transgressives qui installent des thématiques autour de la mutation du corps et des virus mortels. Frissons, parasites meurtriers et Rage sont ainsi les deux premiers jalons de l’horreur du cinéaste avec contagion sexuelle dans le premier et épidémie de rage dans le second où il dirige l’actrice porno Marilyn Chambers, bien connue pour son rôle dans Derrière la porte verte.
Chromosome 3 survient en toute fin des années 70, à l’aube de la célébrité pour le réalisateur qui va peu après connaître un énorme succès avec Scanners. Le film aborde une nouvelle fois la monstruosité du corps qui se développe ici en excroissances. Une évolution physique née du mental, des traumas qui impriment le corps et l’esprit d’une femme dans une famille où elle reproduit un schéma de haine et de volonté de vengeance refoulée. La démente, c’est Samantha Eggar, égérie du cinéma bizarre (Les doigts du diable, Curtains). Les yeux exorbités, elle délivre un malaise évident qui sied bien à la volonté du cinéaste d’imposer un point de vue organique tordu. Procréateur d’une engeance monstrueuse qui se fait l’instrument de ses sentiments tempétueux, son personnage est un freak, devenu pure matrice qui met bas à des petits monstres exprimant tous ses ressentiments jusqu’au meurtre quand elle est en colère, ce qui lui arrive souvent...
Le suspense implacable avec des plans déjà taillés pour rester culte (l’assaut final des monstres en forme de huis clos est magistral) s’accompagne déjà d’une thématique chère au cinéaste qui en trois films manifeste toutes les obsessions de ses grands films à venir (Vidéodrome et La Mouche). La série B, sorte de dégénérescence organique du Village des damnés, est maligne et efficace et, si elle n’est pas la plus connue des œuvres du Canadien, elle n’en est pas pour autant mineure. Loin de là.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
birulune 21 janvier 2017
Chromosome 3 - David Cronenberg - critique
J’ai pas vu le Village des Damnés désolé mais l’idée d’inverser le principe c’est bien du Cronenberg ( les petits blondinets aux yeux phosphorescents se transforment en véritable monstres hideux monomaniaque dans son adaptation si c’en est une)
Le père est touchant, il essaie vraiment - vainement - de sauver sa fille des griffes de ses frères meurtriers
La scène d’accouchement extra-utérin est génialissime j’ai assisté aux naissances de mes enfants et c’est pas pareil c’est sûr mais C’EST AU PÈRE DE COUPER LE CORDON
Les petits monstres hideux sont ( forcément) privés de cet amour absolu et aveugle qui nous a tous bercé neuf mois durant d’où la colère la jalousie et donc le meurtre
Tout y passe ! Conflit maternel ( Eggar est fille d’une mère alcoolique névrosée) et paternel ( père démissionnaire) rajoutez a cela le divorce mal vécu c’est la totale !