Le 26 avril 2024
Ressortie du film culte de David Cronenberg en HD et sur grand écran. Exploitant l’un des sujets de prédilections du réalisateur, à savoir la confrontation entre le scientisme médical et le monstrueux vivant, Scanners modélise un cinéma de genre que Cronenberg personnifiera littéralement au cours des années suivantes.
- Réalisateur : David Cronenberg
- Acteurs : Michael Ironside, Stephen Lack, Jennifer O’Neill, Patrick McGoohan, Lawrence Dane
- Genre : Science-fiction, Épouvante-horreur
- Nationalité : Canadien
- Distributeur : Ciné-Paris Distribution, Capricci Films
- Durée : 1h37min
- Reprise: 19 août 2020
- Titre original : Scanners
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 8 avril 1981
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Résumé : Cameron Vale est un télépathe qui vit en marge de la société. Repéré par la ConSec, société secrète qui mène des recherches sur ce type d’individus nommés “scanners”, il apprend auprès du Docteur Ruth à domestiquer son pouvoir. Cameron est alors chargé de localiser Daryl Revok, un scanner qui organise à échelle industrielle un trafic d’Ephémérol : une substance chimique dangereuse destiné aux femmes enceintes…
Critique : Alors que les spectateurs français retiennent leur souffle en attendant la sortie sur grand écran du dernier film de Christopher Nolan, Tenet, le 26 août prochain, le distributeur Les Bookmakers continue sans sourciller son travail de redécouverte sur nos écrans de l’œuvre protéiforme du prodige canadien David Cronenberg, quelques semaines seulement après la ressortie de Crash (1996), en proposant l’audacieux Scanners (1981).
- © 2020 - The Jokers / Capricci Films
Inspiré d’un scénario original de David Cronenberg, l’histoire se déroule dans la région de Toronto, à la fin des années 60. Des femmes enceintes qui prennent de l’Ephémérol afin d’apaiser leurs contractions, donnent naissance à des enfants présentant des dons télépathiques et télékinésiques hors normes. La société pharmaceutique ConSec, qui distribue l’Ephémérol, semble largement impliquée dans « la conception » de ces êtres particuliers aux pouvoirs mentaux surnaturels, appelés « scanners ». A la suite d’une présentation officielle de la Consec, l’un d’entre eux est violemment assassiné par un inconnu aux dons télépathiques surpuissants. Cameron Val, un jeune médium prometteur vivant dans la rue, est enlevé par l’organisation. Il va l’aider à identifier les scanners de la région et à les regrouper pour le compte de la société. Il l’ignore encore, mais sa principale mission consistera à retrouver et affronter le scanner hostile et surpuissant. Grâce à la photographie de Mark Irwin, complice de David Cronenberg depuis Fast Company ( 1977), le film propose un environnement visuel très riche, à mi-chemin entre les univers de Nicolas Roeg et de Stanley Kubrick. Le choix à la partition de Howard Shore en remplacement de Fred Mollin, pourtant le compositeur attitré de Cronenberg, participe largement à la tension et à l’étrangeté du film.
- © 2020 - The Jokers / Capricci Films
Le long métrage exploite l’un des sujets de prédilection du réalisateur, à savoir la confrontation entre le scientisme médical et le monstrueux vivant. Il est à noter que la sortie de ce film s’inscrit dans un engouement du cinéma de genre pour la thématique des médiums. Après les incursions de Brian De Palma avec Carrie et Furie (respectivement commercialisés en 1976 et 1979) et de Jack Gold avec La grande menace (1978), le metteur en scène canadien, avec Scanners, puis Dead Zone, portera littéralement ce genre cinématographique qu’il personnifiera et modélisera, avant de le faire évoluer vers d’autres représentations, au début des années 90.
- © 2020 - The Jokers / Capricci Films
Cette œuvre est la septième d’une filmographie déjà riche de réalisations majeures comme Frissons (1975), Rage (1977), Fast Company (1979) ou encore Chromosome (1979). Produit par Charles Heroux pour 2,1 millions de dollars (le plus gros budget alors jamais confié à Cronenberg ), avec un casting 100% canadien (à l’exception de la comédienne Jennifer O’Neill), ce métrage devient le premier succès commercial de David Cronenberg, générant plus de 12,4 millions de recettes sur le sol américain. Le succès local deviendra d’ailleurs mondial, grâce à la perspicacité du distributeur Embassy, qui réussira à l’imposer sur tous les territoires.
- © 2020 - The Jokers / Capricci Films
En France, par exemple, bien qu’interdit aux moins de 16 ans, Scanners réunira plus de 580.000 entrées. Cette reconnaissance publique, accompagnée d’une reconnaissance critique du travail du réalisateur, permettra à Cronenberg d’accéder à moyen terme à des projets plus ambitieux comme Le Festin nu (1991), adapté de l’œuvre de William Burroughs. Pour la petite histoire, cet écrivain connu pour son hostilité à voir son œuvre portée sur grand écran, aurait manifesté son enthousiasme, lorsque l’on lui aurait évoqué une possible adaptation de son roman Naked Lunch. Il aurait déclaré, hilare : « Amenez-moi donc Cronenberg, j’ai adoré le travail de ce fou qui fait exploser des têtes ».
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