Nous ne vieillirons pas ensemble
Le 1er novembre 2023
Un voyage intérieur d’une bouleversante sincérité qui, au-delà du deuil, réfléchit sur le couple avec une perspicacité rare.
- Réalisateur : Doris Dörrie
- Acteurs : Nadja Uhl, Elmar Wepper, Hannelore Elsner, Aya Irizuki, Birgit Minichmayr
- Genre : Comédie dramatique, Romance
- Nationalité : Allemand
- Durée : 2h07mn
- Titre original : Kirschblüten-Hanami
- Date de sortie : 10 septembre 2008
- Festival : Festival de Berlin 2008
Résumé : Trudi apprend que son époux Rudi est atteint d’une maladie incurable et ne trouve pas le courage de le lui annoncer. Lorsque le médecin lui suggère d’entreprendre pour la dernière fois un voyage avec son mari, Trudi propose à ce dernier, qui n’aime guère quitter le petit village où le couple réside, de rendre visite à leurs enfants à Berlin. La visite de la capitale, décevante pour les deux parents, est rapidement suivie d’un séjour au bord de la mer Baltique. Là se produit un évènement tragique qui va obliger Rudi à porter un regard neuf sur son épouse, et à partir seul au Japon...
Critique : Trudi a deux amours dans la vie : Rudi et le Japon. Pour le premier, elle a fait une croix sur le second. Ironie du sort, un drame conduit Rudi à se rendre seul au Japon sur les traces de sa femme qui n’y a jamais mis les pieds, se contentant de collectionner les vues du Mont Fuji et d’entretenir une passion secrète pour le Butoh, une danse apparue en réaction aux bombardements d’Hiroshima et Nagasaki et influencée par l’expressionnisme allemand. Signifiant "Danse des Ténèbres", le Butoh est l’expression d’un traumatisme et parle du désespoir et de la mort.
Artiste touche-à-tout, la réalisatrice allemande Doris Dorrie signe avec Cherry Blossoms un film inspiré de son histoire personnelle, traitant avec une extrême sensibilité de l’amour et de l’éphémérité : de la floraison des cerisiers, de la vie. Témoignant d’une admirable maîtrise, le film est porté par deux interprètes magistraux, Hannelore Elsner et Elmar Wepper, totalement habités par leurs personnages. Elle, un électron libre ; lui, casanier, à l’allure calquée sur la prestation de Peter Lorre dans M le Maudit. Ils forment un couple à la fois uni et antinomique, usé par les compromis.
À Tokyo, Rudi est initié au Butoh, conçu comme un vase communicant entre les vivants et les morts et véritable articulation du film. En ouvrant son âme au Japon, Rudi aura accompli le vœu le plus cher de son épouse, d’abord pour elle puis pour eux deux. Enfin, Trudi et Rudi ne font, métaphoriquement, plus qu’un. Le couple est allé cette fois-ci au bout de son histoire. Quant à nous, on ne peut s’empêcher de rester songeur longtemps après le générique de fin.
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Norman06 29 avril 2009
Cherry Blossoms - Doris Dörrie - critique
Un pavé de bonnes intentions. Sur le fond, ce récit d’un voyage de la dernière chance s’englue dans la mode "new age" asiatique et la mièvrerie, avec ses personnages stéréotypés (les enfants abrutis et individualistes, la jeune japonaise pure). Sur le fond, on passe du statisme télévisuel à l’esthétisme de carte postale avec prises de vue touristiques, sans oublier la ritournelle au piano chargée de surligner l’émotion. On l’aura compris, ce film surestimé par le public ne fera pas date, mais on peut le voir pour ses acteurs inspirés.
roger w 1er novembre 2009
Cherry Blossoms - Doris Dörrie - critique
Une ode magnifique à l’amour, à la nature et à la paix de l’âme. Dans des décors de toute beauté, cette histoire infiniment poétique sait toucher à l’essentiel sans en faire trop. Un superbe mélo à voir impérativement.