Chère créature - La chronique BD

Bienvenue dans la vie de Grue, un étrange humanoïde des profondeurs de l’océan qui vit seul avec ses amis les crabes. Un jour sa vie va basculer lorsqu’il découvre des œuvres de William Shakespeare enroulées dans une bouteille de coca... Il décide alors de rejoindre la surface et pourquoi pas de s’y faire des amis. Grue est rejeté et se met alors en tête de retrouver la personne qui a jeté les pièces dans la mer. Ce qu’il trouve, c’est l’amour auprès de la belle Giulietta... Mais avec son passé trouble et sordide, Grue doit décider s’il est prêt à renoncer à sa véritable nature pour devenir un homme nouveau.

Cet album date de 2011 mais c’est la première fois qu’il est traduit en France. Hommage appuyé aux films fantastiques des années 50 et fortement inspirés des drames shakespeariens, il y a dans Chère Créature les ingrédients réussis d’une grande histoire. Il n’est pas aisé de rentrer dans l’histoire, on peut être allègrement surpris par l’ambiance, la situation et les dialogues utilisées par la créature des profondeurs. Mais on s’attache rapidement à cet être différent qui ne recherche finalement qu’une âme sœur, un amour à partager. On peut aussi noter de nombreuses touches d’humour, parsemées de par cette grande pièce de théâtre, qui à chaque fois font mouche.

Jonathan Case nous surprend aussi par sa capacité à travailler en noir et blanc. Il y a dans ses pinceaux une profondeur, une densité, une mise en scène qui donne une âme supplémentaire à cet album. Nous sommes donc face à une BD atypique comme cette créature lointaine et qui pourtant nous semble si proche.