Les écrivains d’aVoir-aLire
Le 5 avril 2005
Maladie et mal d’amour. Un double calvaire qui donne naissance à un premier roman extrêmement prometteur.
- Auteur : Jean-Baptiste Gendarme
- Editeur : Gallimard
- Genre : Roman & fiction, Littérature blanche
- Nationalité : Française
L'a lu
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Un classement à part, pas de notation, un ton un peu différent puisque nous chroniquons, dans cette rubrique des "Écrivains d’aVoir-aLire", des auteurs que nous apprécions en tant qu’amis et confrères au sein de la rédaction de notre magazine. Vous les connaissez, vous connaissez leurs goûts... Nous, on ne veut pas vous influencer, mais si vous aimez les mêmes livres qu’eux, vous aimerez aussi leur livre.
Je n’ai jamais rencontré Jean-Baptiste Gendarme. Je ne le connais qu’à travers les livres qu’il a défendus sur aVoir-aLire et les articles qu’il a écrits pour la revue Décapage. Pour se faire une idée de quelqu’un, ce n’est déjà pas si mal. Les auteurs qu’il aime sont des auteurs talentueux. Mérot, Jaenada, Roubaudi, Foenkinos... Des écrivains actuels qui savent manier la plume et accommoder les mots. Avec des références pareilles, il y avait peu de chances pour que son premier roman laisse insensible. Evidemment, c’est loin d’être le cas.
C’est l’histoire d’un jeune homme de vingt-cinq ans qui se retrouve hospitalisé en urgence pour un décollement de la plèvre. Ce qui le gêne, plus encore que les tuyaux qu’on lui glisse dans le thorax, c’est que la femme de sa vie vient de lui claquer la porte au nez. L’hospitalisation, aussi longue que douloureuse, se transforme en une longue complainte amoureuse à destination de celle qui ne lui rend pas visite. Pourtant, Frantz en est certain, elle ne va pas tarder à donner de ses nouvelles...
Cette Chambre sous oxygène se lit (et s’écoute) comme le cri sans fin d’un homme malade de ses sentiments. La douleur d’amour supplante la douleur physique, l’obsession de l’absente fait oublier l’humiliation de l’hospitalisation et des soins. Ce qui étonne le plus dans ce récit, c’est certainement la maturité. Celle de la dissection des sentiments, de la folie brûlante de la passion, autant que celle qui raconte le calvaire de la maladie et la trop longue expérience de l’hospitalisation. Pour finir, il y a également celle de l’écriture, celle du jeu littéraire qui met en parallèle la souffrance du cœur et du corps. Et tout comme celui qui la supporte, on finit par s’attacher à cette souffrance qui donne naissance au livre et en fait sa raison d’être. Au service de cette histoire, une plume extrêmement prometteuse qui confirme que, paradoxalement, nous tenons là un écrivain qui ne manque ni d’air ni de souffle.
Jean-Baptiste Gendarme, Chambre sous oxygène, Gallimard, 2005, 149 pages, 12,90 €
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