Le 9 janvier 2020
Victoria Hislop signe un roman passionnant, mais au rythme trop inégal.


- Auteur : Victoria Hislop
- Editeur : Les Escales
- Genre : Roman
- Nationalité : Anglaise
- Date de sortie : 10 octobre 2019
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur

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Résumé : Athènes, milieu des années 1940. Récemment libérée de l’occupation allemande, la Grèce fait face à de violentes tensions internes. Confrontée aux injustices qui touchent ses proches, la jeune Themis décide de s’engager auprès des communistes et se révèle prête à tout, même à donner sa vie, au nom de la liberté. Arrêtée et envoyée sur l’île de Makronissos, véritable prison à ciel ouvert, Themis rencontre une autre femme, militante tout comme elle, avec qui elle noue une étroite amitié. Lorsque cette dernière est condamnée à mort, Themis prend une décision qui la hantera pendant des années. Au crépuscule de sa vie, elle lève enfin le voile sur ce passé tourmenté, consciente qu’il faut parfois rouvrir certaines blessures pour guérir
Notre avis : Victoria Hislop renoue avec ses premiers amours et livre une nouvelle fois une fresque familiale sur fond d’Histoire grecque, elle qui vit entre l’Angleterre et la Crète.
De 1935 à 1960, l’auteure suit et raconte les aventures de Themis, de son enfance à ses dernières années, sa vie étant rythmée par les coups d’état et les dictatures successives. C’est un pan d’Histoire peu connu par les Français que dévoile ici Victoria Hislop. Elle nous entraîne dans les méandres de la politique grecque sans jamais en faire trop. C’est avant tout l’histoire d’une famille qui se déchire, mais se retrouve toujours. Il s’agit en effet du récit d’une vie : Themis est aujourd’hui une grand-mère qui souhaite transmettre à ses petits-enfants ses souvenirs, faute de richesse matérielle à leur léguer. L’équilibre entre Histoire et histoires est donc parfait – jusqu’aux cent dernières pages. Le rythme, déjà assez inégal sans que cela ne perturbe la lecture pour autant, s’accélère trop, les ellipses s’accumulent. Les enfants que l’on avait quittés, alors qu’ils savaient à peine marcher, sont adultes, les adultes sont devenus des vieillards, sans que rien n’ait annoncé de tels bonds dans le temps. C’est là que l’Histoire prend le pas sur la fiction, l’auteure ayant choisi d’éluder les années les moins marquantes du passé grec, quitte à passer sous silence des épisodes entiers d’une vie. A contrario, auparavant certains chapitres de l’existence de Themis avaient semblé trop longs : il manque donc un certain équilibre dans ce roman. La temporalité y est étrange, une année tantôt étirée à l’infini, tantôt condensée en quelques lignes.
Ce texte se lit malgré tout d’une traite : savoir ce qui arrive aux personnages et quel nouveau cataclysme va s’abattre sur le pays de la démocratie devient presque vital. Attachants, les héros nous emportent dans leur sillage, et ne donnent presque jamais l’impression de servir de prétexte. Ils sont là, presque tangibles, bien que parfois un peu caricaturaux.
La note finale, décevante, achève donc un roman qui avait presque tout pour nous séduire, mis à part son rythme saccadé et le style, loin d’être d’inoubliable.
Victoria Hislop - Ceux qu’on aime
Les escales
Nombre de pages : 496
Format : 140 x 225 mm