Sardaigne, Crète, Berlin, Kiev, Kara-Kol, Tachkent, Ceylan, Mandchourie, Pékin, Dzoum, Karachi, Kaboul, Tiruvannamalai : Ella Maillart a, sa vie durant (1903-1997), pourchassé la réalité autour du globe. Ces lieux et bien d’autres encore, elle les a racontés dans ses livres (La voie cruelle, Parmi la jeunesse russe, La vagabonde des mers). Elles les a aussi saisis à chaud dans des lettres à ses parents, que les éditions Zoé ont l’excellente idée de publier pour le centenaire de sa naissance.

Ces trente missives - impressions, anecdotes, soucis logistiques - éclairent de l’intérieur les expéditions de cette pionnière, qui répondit un jour au jeune Nicolas Bouvier, avide de conseils sur la route Genève-Madras qu’elle avait déjà faite : "Partout où des hommes vivent, un voyageur peut vivre aussi." Ayant fui une Europe en guerre qui l’effrayait, ayant trouvé la sagesse en Inde, Ella Maillart était aussi, et ses lettres le montrent d’une façon éclatante, portée par une curiosité de tous les instants. Une soif de découverte qui l’a fit d’abord voyager pour se réjouir des différences entre les hommes, puis pour en faire autant de leurs ressemblances.

Illustré de nombreux clichés des périples de l’aventurière, ce livre s’accompagne aussi d’un CD, qui donne à entendre la voix chaleureuse et émerveillée d’Ella Maillart.